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1949, Sal Paradise fait du stop sur la route. Une camionnette s’arrête pour l’emmener vers ses amis qui l’attendent. Des amis qu’il a rencontrés quelques mois plus tôt et avec qui il vit ses plus beaux moments de jeune écrivain…
Sexe, drogue, musique et poésie sont les principaux ingrédients de ce neuvième film de Walter Salles (connu pour avoir déjà pris la route avec le Che dans « Carnets de voyage »). Le film les exploite d’ailleurs dès le début avec une première demi-heure éruptive où nous découvrons peu à peu une bande de jeunes avec le diable au corps. Le réalisateur sait agréablement poser son sujet et présenter ces trublions. Parmi eux on trouve l’écrivain bloqué (Sam Riley), le poète gay (Tom Sturridge), le bourreau des cœurs insatiable (Garrett Hedlund), la jeune délurée (Kristen Stewart) et la bimbo naïve (Kirsten Dunst). Les plus impétueux prendront la route à la rencontre des autres et d’eux-mêmes.
Mais c’est ici que s’installe ce que Walter Salles aurait dû laisser sur le bord du chemin : l’ennui et la monotonie. Et, comme son personnage qui conduit à 100 à l’heure, Salles a confondu vitesse et précipitation. Là où il aurait pu s’attacher à développer quelques moments clés de leur relation, à s’attarder sur des scènes importantes de leur construction, Salles s’emploie à respecter l’itinéraire chronologique du roman dont est tiré le film et l’inonde de lieux, de personnages secondaires, d’aller et retour pour, au final, ne rien en garder en substance. Tout juste le spectateur a eu la désagréable impression d’assister dix fois à la même scène (je prends la route, je me dispute avec ma nana, je sors boire et danser, je me redispute avec ma nana…). Les redondances excèdent rapidement le spectateur qui cherche un but à ces pérégrinations.
Le cocktail alcool, sexe et drogue endort plus qu’il n’exalte. Reste le bonheur d’explorer ces personnages qui ont la fureur de vivre, Dean Moriarty en tête. L’interprétation de Garrett Hedlund emporte tout sur son passage, son charisme y étant aussi pour quelque chose ! Mais comment ne pas considérer son travail avec toute la ferveur et la fougue qu’il y met. Plus complexe qu’il n’y paraît, son personnage, en perpétuelle souffrance et pour qui la route est une fuite en avant, loin de toutes ses responsabilités, trouve corps dans la peau d’Hedlund. Assurément, la révélation du film après ses rôles modestes dans « Tron, l’héritage » ou « Eragon ».
« Sur la route » aurait donc gagné à faire moins de tour et détour. Salles aurait largement pu trancher une bonne demi-heure de sa pellicule. Le spectateur trouvera finalement son salut peu avant le générique quand Sal Paradise écrit son histoire sur son rouleau de plusieurs mètres de long. Il était temps ! Une curiosité pour la compétition du Festival de Cannes 2012, une déception certainement immense pour les amoureux du roman de Jack Kerouac.
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