Nick est un petit escroc dont les ennuis récents l'obligent à se mettre au vert quelques temps. Tentant de squatter dans un villa qu'il pensait inoccupée, il se retrouve à devenir l'homme à tout faire, évinçant le candidat qui devait se présenter le jour-même. Parmi ses attributions, il doit veiller sur un vieux philosophe, pas des plus commodes...
« Superegos » est une petite comédie improbable qui a fait les beaux jours du Panorama du Festival de Berlin 2014. Il faut dire que le simple fait de mettre face à face un philosophe sénile, tentant de préparer une conférence prochaine, et un voleur de livre en pleine retraite, avait déjà de quoi de quoi séduire. Mais le scénario, d'abord orienté sur la découverte d'un personnage par l'autre, s'oriente ensuite vers une sorte de road-movie absurde où les déviances de l'un se transfèrent à l'autre (les tics, la peur des cuisines...), et où la psychanalyse prendra un rôle fondamental (la thérapie improvisée, le corps enterré...).
Bref, les deux interprètes semblent prendre un malin plaisir à cet affrontement annoncé. André Wilms, lunaire, évoque en filigrane ses relations avec les nazis, appelle son chat Lacan, et expérimente ses théories sur son nouveau cobaye. Quant à Georg Friedrich, il joue les petites frappes, légèrement flippé et surtout naïvement confiant. Avec le symposium en ligne de mire, le délire s'installe, menacé par l’ombre d'une montgolfière récurrente dans laquelle s'engueule un mystérieux couple. Pince sans rire, bourré d'idées saugrenues, « Superegos » vous emporte finalement dans son sillon sans trop de mal.
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