© Sony Pictures Releasing France
Après avoir passé sa vie au Manoir Playboy, Shelley, une playmate du célèbre magazine de charme, est injustement mise à la porte. Ne sachant où aller, elle atterrit dans une association d'étudiantes menacées d'expulsion si elles ne parviennent pas à attirer de nouveaux membres...
À priori, rien ne semble distinguer ce « Super blonde » (titre français pour une fois bien trouvé !) de la multitude de comédies romantico-teenage qui fleurissent chaque année sur nos écrans. Mais s’arrêter à ce constat, sous prétexte que le film déballe un certain nombre de lieux communs du genre (la rivalité entre fraternités d’étudiantes, la bimbo cachée en chaque femme, les geeks moches et obsessionnels, j’en passe et des meilleurs), serait dommageable. Récit peu original (mais rondement mené), complètement inoffensif (mais vraiment drôle) et très bête (mais touchant), l’histoire de cette playmate qui découvre la vie au contact de jeunes femmes frustrées reste pourtant hilarante de bout en bout.
Si la mise en scène se fait fonctionnelle, comme souvent dans ce genre de film, c’est bel et bien dans l’avalanche de gags et de bons mots que réside son charme incroyable : comique de situation (les réactions des geekettes à la vue d’un beau garçon), comique physique à base de coups dans la gueule (Shelley est maladroite et se cogne souvent dans les meubles), comique de dialogue (« La gentillesse n’est que l’amour qui a mis son bleu de travail », une phrase à méditer)… Tout le spectre de la comédie est ici effleuré, avec un sens du timing bien calculé, pour un résultat bien au-dessus de l’habitude.
Alors certes, comme souvent dans ce genre de métrage (on pense beaucoup à l’excellent « Lolita malgré moi » avec Lindsay Lohan), le film s’essouffle un peu dans son deuxième acte, mais la bonne humeur du casting rend tout cela bien agréable. Et puis avec ses références amusées (à Marilyn Monroe notamment), ses clichés passés à la moulinette (comment gagner de l’argent rapidement ? En nettoyant des voitures en bikini, of course !), ses seconds rôles savoureux (le confident fan de cocktail, Hugh Heffner dans son propre rôle) et sa morale pour une fois pas trop… moralisatrice (oui, on peut être à la fois une geek et une bombe, ça n’est pas incompatible !), « Super blonde » assume sa bêtise avec une assurance qui fait plaisir à voir. Ajoutez à tout ça la prestation hallucinante de l’immense Anna Faris, décidément géniale dans le rôle de la benête de service (après l’enfumé « Smiley Face » de Gregg Araki), et vous obtenez l’idéal jubilatoire du film de blonde ! Hail to Anna !
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