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Nick et son frère s'occupent d'un bébé et lui trouvent un prénom, en choisissant au hasard dans le bottin. Leur mère rentre au bercail complètement bourrée, se pisse dessus et s'électrocute avec le grille pain. Accidentellement, le bébé décède...
Déchirante histoire que ce double portrait dressé avec force noirceur par Thomas Vinterberg, auteur du non moins sombre "Festen", histoire d'une dénonciation d'inceste qui fit sensation avec les débuts du fameux Dogme danois. Débutant sous de rassurants et lumineux draps blancs, avec deux enfants baptisant un bébé, d'un nom trouvé dans le bottin, "Submarino" bascule vite dans le drame avec la mort du nourrisson, traumatisme qui suivra toute sa vie l'ainé, vivant désormais à la marge dans un refuge.
Le réalisateur danois décrit ainsi dans une première partie, la tentative de survie d'un traumatisé, incapable de s'attacher à une femme et de sortir d'une accumulation de cadavres de bouteilles de bières qui jonchent son appartement. Puis il s'engouffre dans la déchéance du deuxième frère, malade et incapable de s'occuper de son propre enfant. Entre les deux un point commun: vouloir bien faire les choses. Caméra à l'épaule, comme pour mieux signifier la fragilité de ses personnages, incapables de la moindre stabilité, la mise en scène fait la part belle aux acteurs, filmés de près dans leur apparente déchéance.
On saluera l'interprète principal, Jacob Cedergren, stoïque et avare en paroles, dont l'intérieure souffrance transparaît en des moments où la déception semble lui transpercer ce qui lui reste de coeur. On finit par vibrer avec lui, même vers la fin dans les étranges moments d'accalmie, dans cette prison où les deux hommes se croisent. Incapable de refaire surfasse, chacun pour des raisons différentes, ils réussiront à émouvoir au larme lors d'une scène d'abandon, les regards bienveillants se croisant au travers des barreaux, et l'un finissant par lâcher à l'autre: "this is where I get off". Dur.
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