C'est Thanksgiving. Samantha revient à la maison de son père, William Borgens, écrivain de renom, et lui annonce, ainsi qu'à son frère, que son roman va être publié. Enchanté, son père découvre cependant qu'il ne s'agit pas du premier roman qu'elle avait écrit, et à la correction duquel il avait participé. De son côté il n'a rien écrit depuis des années, et passe régulièrement à proximité de la nouvelle maison de son ex-femme, qu'il espère toujours voir revenir...
Difficile de ne pas verser sa larme à la vision de ce drame familial, production certes de facture classique venue du cinéma indépendant américain, mais dont la sincérité de propos et la droiture des personnages ne sauraient laisser indifférent. Autour de trois personnages, un père, un fils et sa sœur, le scénario malin et finement ciselé par Josh Boone, nous propose trois formes de lutte contre des démons intérieurs, sur fond de création littéraire.
D'un côté il y a le père, dont la scène d'ouverture, où il persiste à disposer une assiette supplémentaire pour le repas familial, résume à elle seule la situation. Incapable d'avancer, toujours épris de celle qui vit dans la même ville, et qu'il croise avec un mélange de plaisir et de retenue gênée, il est comme figé, s'octroyant seulement quelques divertissements avec une femme mariée qui aime à faire son jogging dans les parages.
De l'autre il y a sa fille, vouant une haine sans fond à cette mère qui est partie, et refusant la moindre communication avec elle. Elle est prête à prendre son envol professionnel mais se montre intransigeante avec tous les garçons qu'elle croise. Il y aussi son frère, plus jeune, encore peu sûr de lui, mais sous le charme d'une camarade de classe. Tous vont devoir évoluer, parfois par mouvements volontaires, parfois un peu malgré eux, poussés par les événements ou par l'irruption d'étrangers, ou par la bienveillance de leurs proches.
Comme dans la vraie vie, la lutte contre leurs démons - la timidité, la séparation, l'adultère - , ne saurait se faire sans douleur et sans laisser un peu de soi derrière. Et même si le dénouement du film peut paraître un peu facile, il faut bien avouer que, comme dans la vraie vie, les situations sont souvent bien plus complexes qu’on l'imagine, quant à ce qui se passe à l'intérieur des couples, personne, à part l'un des deux, ne peux le dévoiler avec plus de justesse. Quant à ce dernier mot, « Justesse », il qualifie à merveille à la fois ce touchant petit film, et l'ensemble de son casting, où l'on retrouve Jennifer Connelly en mère digne et isolée malgré elle.
LA BANDE ANNONCE
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais