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A quelques mois de la retraite, l’agent de probation Jack Mabry doit s’occuper du cas de Gerald « Stone » Creeson, en prison depuis huit ans pour avoir fait disparaître lors d’un incendie, les preuves du massacre de ses grands-parents. N’en pouvant plus de pourrir en taule, Stone va demander à sa petite amie Lucetta de séduire celui qui a le pouvoir de décider une hypothétique liberté conditionnelle pour le condamné. Mais, tout comme Stone, Jack possède une part d’ombre cachée…
Pour son quatrième long-métrage, John Curran, l’adaptateur pour Michael Winterbottom du polar de Jim Thompson « The Killer inside me », se fourvoie dans un thriller psychologique didactique et redondant aux relents mystico-religieux. Truffé de scènes verbales à deux personnages, le tout devient vite pontifiant, d’autant plus que l’action avance lentement du fait d’enjeux scénaristiques restreints et peu passionnants, à l’intérieur d’une histoire paradoxalement et inutilement complexe. Cette série B (puisque c’est bien de cela qu’il s’agit), finit vite par lasser par son incapacité à positionner son véritable sujet (la dualité entre le bien et le mal) au premier plan d’un scénario trop touffu pour que l’on se sente vraiment concerné. En outre, tout le monde n’a probablement pas lu la Bible, et les nombreuses métaphores christiques qui parsèment le métrage risquent d’en désarçonner plus d’un. On attendait un polar et nous sommes finalement devant un film introspectif. Cela aurait pu être audacieux, cela n’est qu’ennuyeux.
Pourtant, tout n’est pas mauvais dans « Stone ». Bien qu’on ait du mal à en saisir la véritable portée mystique, le film diffuse une angoisse latente notamment à travers une bande-son travaillée, mélange de prêches de radios locales et de musique striant les nerfs du compositeur Jon Brion (« Eternal Sunshine of the Spotless Mind »). Côté casting, c’est un peu plus compliqué : Robert de Niro signe ici son grand retour dans un rôle d’homme torturé, registre dans lequel il s’est toujours senti à l’aise depuis « Taxi driver ». Milla Jovovitch minaude avec talent et Edward Norton cabotine dans la peau d’un personnage dont il n’arrive jamais à saisir l’ambiguïté. Certaines rencontres donnent de jolies scènes, comme celle entre Jack Mabry et Lucetta, laissant entrevoir ce qu’aurait pu être le métrage s’il avait opté pour plus de simplicité et moins de chichis intellectuels. C’est bien peu pour un film qu’on attendait avec impatience et curiosité, et ce n’est pas le twist final, fumeux, qui nous fera changer d’avis.
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