Jun est un immigré sans papiers de Corée du Nord venu se réfugier en Corée du Sud. Il s’est trouvé un travail dans une station service et est obligé de subir les remarques désagréables de son patron qui a également pour habitude de harceler sexuellement Soonhee, une employée elle aussi sans papiers. Un jour, c’en est trop pour Jun qui, après avoir roué de coups son patron qui allait se satisfaire de Soonhee, s’enfuie avec sa collègue dans les rues de Séoul…
Lorsqu’un film démarre sous les meilleurs auspices, il est d’autant plus rageant de le voir dériver vers une seconde storyline sans intérêt et de manière aussi abrupte. Car « Stateless thing », grâce à son coté social naturaliste filmé caméra au poing, offre une première partie inspirée, digne des meilleurs Dardenne. Grâce au duo Jun / Soonhee (Sae-byuk Kim au jeu très intense), l’audience est rapidement transportée dans le quotidien de ces deux sans-papiers nord-coréens. Les séquences d’altercations entre ces deux jeunes et leur patron sont assez saisissantes et leur fuite en avant au cœur de Seoul sans aucun pied-à-terre donne envie de connaitre la suite.
Malheureusement, la suite tourne court et Kim Kyung-mook frustre son audience en démarrant d’un coup, d’un seul, une seconde histoire totalement différente et n’ayant aucun rapport avec la première. Des trottoirs ensoleillés et souillés de Séoul, nous nous retrouvons soudainement au dernier étage d’un luxueux penthouse, filmé quasiment uniquement de nuit, pour y suivre la répétitive relation homosexuelle de Seonghoon, un riche business man, avec Hyun, un petit gigolo plus intéressé par le cadre de vie que lui offre celui-ci que par son amant fortuné. Très jaloux, Seonghoon s’offusque lorsque Hyun sort occasionnellement seul dans les clubs de la ville et leur « idylle » est rapidement mise en danger lorsque la femme de l’homme d’affaire débarque sans prévenir…
Alors, qu’est-ce que ces deux histoires ont en commun ? Absolument rien, si ce n’est la volonté du réalisateur de montrer l’opposition entre ceux qui parviennent à faire leur chemin grâce à leur physique et ceux qui galèrent du fait de leur statut d’immigrés sans papier (en Corée les immigrés et les gays sont des personnes sans droit, selon le réalisateur) et accessoirement de faire rencontrer ces deux protagonistes dans un final téléphoné et assez ridicule.
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