© Haut et Court
Au XVIIème siècle, à Londres, les personnages féminins sont interprétés par des hommes. Ainsi, Kinaston (Billy Crudup) excelle dans ces grands rôles interdits aux filles de par la Loi. Maria (Claire Danes), sa costumière, profite des absences de son maître pour jouer dans des théâtres clandestins. Elle va devenir sa plus sérieuse rivale, lorsque le roi Charles II (Rupert Everett) envisagera d'autoriser les femmes à devenir comédiennes...
La trame de Stage Beauty ressemble un peu à celle du célèbre Shakespeare in love, où une jeune femme (Gwyneth Paltrow) se travestissait en homme pour assouvir son désir de créativité et d'expression. Comme dans ce film, l'histoire tourne plus autour des mœurs et pulsions de chacun, qu'autour du théâtre lui-même, ou de la création. Cependant certaines scènes de jeu, en font le reflet de l'accomplissement de chacun et l'expression de leurs potentialités, à l'image de la dernière scène du film.
Entre les certitudes sexuelles liées à l'éducation du personnage de Billy Crudup, incroyable en courtisane, à la fois maniéré et incapable de sortir de ses tics de jeu singeant la féminité, et l'incapacité de celui de Clare Danes à exceller dans ses prestations, du fait d'un manque de pratique, et son succès pourtant immédiat, le spectateur assiste à la perdition des deux personnages, au milieu des tourments provoqués par les excentricités du Roi. Ce roi aux cheveux hirsutes au saut du lit, et à al moustache saillante sous une perruque féminine, est certainement le personnage le plus abouti et respectable qui ait été donné de jouer au formidable Rupert Everett. Mais l'on saluera surtout la performance viscérale de Billy Crudup, en homme sûr de lui, arrogant, puis meurtri et désorienté, qui porte le film sur ses solides épaules.
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