Face à la disparition de ses deux chiennes, Janina Duszejko, une vieille femme vivant seule dans la vallée de Klodzko, organise une battue, aidée par des enfants, auxquels elle enseigne l’anglais. Mais alors que plusieurs meurtres sont commis dans les parages, personne ne veut croire à ses histoires...
La force de "Pokot", nouveau film de la réalisatrice polonaise Agniezka Holland ("Le Jardin secret", "Europa Europa"), cantonnée aux séries télés américaines ces dernières années, est l'univers qu'il construit autour d'une campagne presque fantasmée, faite de sombres forêts, de grands espaces, où les animaux seraient omniprésents. Vision altérée de son héroïne (une femme seule, professeur d'anglais à ses heures, dont les deux chiens ont disparu) ou réalité d'une Pologne encore fortement rurale, c'est l'interrogation qui se pose au spectateur au bout de quelques dizaines de minutes de film.
Prix de l’innovation au Festival de Berlin 2017, le film raconte l’histoire de cette femme, entrant en guerre contre les chasseurs du coin. Un personnage qui ne cesse d'évoluer au fil du long métrage, dévoilant peu à peu ses propres fêlures, pour mieux participer à l’inquiétude ambiante. Au fil d'une intrigue chapitrée par mois (et autorisations de chasses), le film nous emmène dans son univers, mêlant réalité et imagination, et basculant dans une véritable ambiance de guérilla, une fois certaines révélations faites.
Nous plongeant d'emblée dans un imbroglio d'influences entre chasseurs et autorités au sens large, "Pokot" installe une inquiétude allant crescendo, appuyée par une musique anxiogène omniprésente. Sa mise en scène traduit les état psychologiques de son héroïne par des effets savamment choisis (ralentis, filtres rouges…). Quant au récit, en forme d'enquête multi-directionnelle, il nous mène vers un final parfaitement maîtrisé, au discours assez culotté, que certains trouveront peut-être excessif.
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