© Warner Bros. France
Dans un futur proche, les pilotes automobiles possèdent des véhicules ultra-perfectionnés capables d'atteindre des vitesses incroyables afin de s'affronter sur des circuits défiants les lois de la gravité. Le jeune Speed Racer est l'un d'entre eux et il a la course dans le sang. Son unique but est de suivre les pas de son frère, décédé lors d'une course. Mais Speed va devoir faire un choix qui va influer sur sa vie et sur le futur de ce sport : rester dans la petite écurie familiale et courir pour des valeurs qui lui tiennent à coeur ou rejoindre la Royalton, écurie richissime qui pourrait lui permettre d'accéder à la gloire...
Avec "Speedracer", les Wachowski prennent le pari d'adapter à l'écran une série animée mineure des années 70, mais leur but n'est apparemment pas de transposer l'histoire de ce jeune pilote avide de justice et de sensations fortes pour la profondeur de l'histoire (soyons clairs tout de suite, il n'y en a pas) mais d'utiliser l'oeuvre de Tatsuo Yoshida comme une plate-forme de lancement pour leur nouveau délire visuel et pour révolutionner une nouvelle fois ce que nous connaissions en terme d'image. Et le pari est réussi, haut la main.
Le spectacle visuel est tout simplement incroyable et à déconseiller aux épileptiques. Les voitures vont à 800 km/h, effectuant des cascades dignes de combats d'arts martiaux (oubliez la course de Podracer de papy Lucas), et évoluant dans des décors riches et colorés. La où d'autres auraient rendu une copie plus que brouillonne et illisible, les Wachowski nous offrent un spectacle ultra clair: on ne loupe rien de l'action et on comprend tout, ce qui n'est pas arrivé dans un film d'action (américain) depuis... Matrix, malgré un montage ambitieux et l'utilisation et le mélange des styles manga, comics (vous pouvez oublier également le « pseudo » montage comics du "Hulk" de Ang Lee) et jeux vidéo (la 1ère course de Speed est directement tirée de jeux comme Wipeout). La caméra vole littéralement dans tous les sens et on n'en perd pas une miette.
L'histoire reprend les thèmes chers aux « deux » frères tant les parallèles avec "Matrix" sont omniprésents: dilemme sportif et personnel, acceptation des responsabilités et du rôle d'élu afin de devenir un homme, l'entreprise familiale contre la mega-compagnie, le bien contre le mal, le sacrifice, la résurrection... mais au lieu d'en faire un film philosophique (déjà fait), le résultat est un film pour toute la famille avec l'ajout du sidekick comique en la personne de Spritle, le jeune frère de Speed, dont chaque apparition et action s'avere hilarante, sans rabaisser le niveau du film à un spectacle pour enfants (bon ok, c'est pour « grands » enfants). L'histoire est finalement là pour que le spectateur se repose entre deux scènes de course ou de combat. On aurait pu croire que les acteurs allaient se retrouver écrasés par tant d'effets visuels et de techniques, mais encore une fois chacun trouve sa place, que ce soit notre héros (Emile Hirsch, vu dans "Into the wild") ou le reste de sa famille sortie tout droit d'un dessin animé avec une mention spécial à John Goodman en « Fred Pierrafeu » du futur et à la séduisante Christina Ricci.
Au final, "Speed Racer" est un spectacle familial qui vous en mettra plein les yeux, réalisé par des amoureux du cinéma de genre et de la technique, possédant la volonté et l'ambition de révolutionner tout ce que l'on a vu jusqu'à présent en matière d'effets visuels.
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