© EuropaCorp Distribution
Alors que son patron lui confie pour quelques jours la gestion de son vidéo club de quartier, un employé maladroit ne peut empêcher son allumé de meilleur ami de pénétrer dans le magasin et de l'entraîner dans un mauvais plan visant à saboter la centrale électrique voisine. Malheureusement, au cours de l'opération, ce dernier se retrouve magnétisé et du même coup efface malencontreusement l'ensemble des cassettes. Seule solution: retourner les films...
Michel Gondry (« Eternal Sunshine of the spotless mind ») a fait cette année la clôture du festival de Berlin avec cette comédie aussi fraîche et rythmée, que nostalgique et socialement marquée. Au delà du prétexte que constitue la démagnétisation de toutes les cassettes d'un magasin vidéo, le réalisateur français, qui a lui même écrit le scénario, réussit à parler avec coeur de cinéma, mais surtout d'entraide et de vie de quartier. Car ses personnages secondaires, emmenés par le grisonnant Danny Glover et la timide Mia Farrow touchent par leur candeur et l'attachement qu'ils sont capable de communiquer à ce qui apparaît comme un lieu de sociabilité à part entière, ciment, comme pouvaient l'être les cinémas de quartier, d'une animation qui a tendance à disparaître au profit d'une aseptisation galopante. Et l'apparition de Sigourney Weaver en inquisitrice des possesseurs de droits d'auteur ne vient que confirmer l'évolution de la donne, symptomatique de l'époque actuelle.
Aussi, on finit nécessairement entre rire et larmes. Car grâce au duo Jack Black (survolté, si je puis dire) – Mos Def ( gentillement ébété), on se souviendra longtemps des remakes de grands classiques (« Ghostbusters », « Miss Daisy et son chauffeur », « Robocop »...) et autres, que les deux compères et leur voisinage s'amusent à « suéder » (autrement dit à re-tourner avec des bouts de ficelle) et des effets spéciaux maison, comme la pizza qui posée derrière une tête simule une flaque de sang... De quoi, comme avec « Ed Wood » de Tim Burton, créer des vocations, à conditions qu'elles dépassent, comme le conseille le réalisateur, dont on reconnaît ici les inventifs bricolages déjà présents dans ses clips ou dans « La science des rêves », la simple parodie.
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