© Fandango
La famille Ristuccia plonge dans une certaine crise. Alors que le père revoie son ancienne petite amie et lui promet d'enfin finir son rêve, l'écriture de son livre, la mère se lance dans sa passion oubliée, le théâtre. Quant à la fille, elle passe des castings pour devenir danseuse à la télévision. Et le fils tente de séduire désespérément une fille qui s'intéresse bien peu à lui…
Il y a dans le cinéma de Gabriele Muccino (Juste un baiser) quelque chose de vieillot et d'à la fois follement moderne. Car derrière la comédie dramatique familiale multi-portraits se dessine l'esquisse de deux générations : celle qui a oublié ses idéaux, et celle qui met toute sa fougue dans l'assouvissement de fantasmes aux apparences futiles. Sa mise en scène, si elle offre des moments de pose qui paraissent parfois englués dans une musique omniprésente, est à la fois douce et fluide, alternant intelligemment de longs plans séquences fiévreux et des cassures sous forme d'accélérations ou de vides. Provoquant ainsi diverses émotions, il touche à son but.
Mais son cinéma est aussi celui d'une société en mutation, où les valeurs de la famille tombent en désuétude et où la réussite individuelle prend le dessus. Toujours à la limite de la morale, il sait cependant rester léger, brûlant, et souvent retord dans ses conclusions rarement follement optimistes, mais d'un fatalisme assez vrai. On se régale devant les mimiques égarées de Fabrizio Bentivoglio, et la fougue enchanteresse et jalouse de Laura Morante. Un vrai moment de cinéma, et d'émotion à l'italienne.
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