Un jeune suisse allemand, vivant de mendicité et vols avec son ami à Hong Kong, finit par s'enfuir de chez lui et part s'installer avec un chinois dont il a volé le portefeuille...
La nouvelle histoire d'amour, à la base du récit, la proximité, sont plutôt bien décrites, souvent par de furtifs gros plans et sans dialogues. La promiscuité, la peur de la vieillesse, l'incapacité à s'intégrer, la barrière du langage, le refuge dans l'alcool, tous ces thèmes sont abordés entre deux récits parallèles, le chinois recherchant des années plus tard son ami, en Suisse. L'histoire d'amour, un peu fleur bleue, est symbolisée par les débordements de tendresse faits de chants et danses qui s'expriment parfois dans la rue. La proximité est montrée sous forme de frôlements des corps, mains ou visages. La peur de la vieillesse transparaît au travers du portrait d'une grand-mère délaissée, à laquelle le jeune homme livre régulièrement. Enfin, le barrage de la langue devient de plus en plus pesant, même avec les enfants de la crèche dans laquelle le suisse se fait employer.
De son côté, le chinois découvre une maison en reconstruction, mais clairement abandonnée depuis plus sieurs années. Il erre longuement dans des contrées finalement aussi austères. Le contraste entre bruit et couleur côté Chine, et grisaille et silence côté Suisse, symbolise assez bien l'échec progressif d'une histoire qui colle à la peau de ses personnages. Un film troublant, avec un dénouement assez triste, formant une inattendue boucle avec l'une des premières scènes qu'il était initialement difficile de comprendre.
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