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Six percussionnistes totalement allumés entrent en rébellion contre la pollution sonore de leur ville. Pour se faire, ils décident de jouer un concerto en quatre mouvements avec pour instrument la cité elle même… et cela, non sans dégâts. L’officier Warnebring, bien qu’issu d’une famille d’illustres musiciens, déteste la musique. On lui confie pourtant l’enquête concernant ces méfaits...
Pourquoi se contenter d’un violon, d’une guitare ou d’un pipeau pour jouer de la musique ? Notre monde moderne regorge suffisamment d'ustensiles et de matériaux qui produisent des sons pour pouvoir se passer d’instruments ! Tel est le défi que relèvent régulièrement Magnus et Sanna, deux compositeurs parfaitement déjantés qui magnifient les Shebam ! Pow ! Blop ! Wizz ! et autres “notes” anarchiques de notre quotidien en les portant sur une partition. Comme tous artistes passionnés, nos deux “Mozart” du Clip ! Clop ! aspirent à la consécration suprême en composant une œuvre majeure. Reste alors à se constituer l’orchestre adéquat.
Commence alors un casting pointilleux parmi les percussionnistes les plus underground de la ville. Myran, le rebelle, frappe aussi bien sur sa batterie que sur n’importe qui, qui ne serait pas de son avis. Johannes joue de tout très bien, même dans les orchestres les plus désuets. Marcus est Monsieur 100 000 volts au sens propre du terme. Enfin, Anders, de formation classique, s’ennuie à mourir à jouer les rares notes qu’Haydn a réservé aux timbales. Sous couvert de cette délicieuse comédie, ces six personnages jouent leur propre rôle. En effet, depuis quelques années, la joyeuse troupe multiplie les performances musicales aux travers de courts-métrages très prisés des internautes. Le plus connu étant “Music for one apartment and six drummers”.
Pour leur premier long-métrage, nos six performeurs suédois ont décidé de ne pas se contenter d’enchaîner les prouesses musicales, bien au contraire. Pourvu d’humour et d’originalité, leur scénario se révèle parfaitement construit. Leur technique : employer leur talent comme agrément d’une véritable histoire, dont le héros n’est autre qu’un inspecteur un peu paumé. Vilain petit canard d’une famille d'illustres musiciens classiques, ce personnage attachant couve une haine viscérale pour toute harmonie. Affublé du lourd prénom d’Amadeus, il est la risée de sa famille mais aussi de ses collègues. Alors quand on lui confie la lourde tâche d’épingler nos six percussionnistes, qui sèment la panique aux quatre coins de la ville, le policier en fait une affaire personnelle.
Punchy, désopilant et caustique, “Sound of noise” séduit dès les premières minutes. Parfaitement orchestré, l’aventure vous tient en haleine jusqu’au final, grandiose. Composé en quatre temps, le film joue sur les variations : animations de dessins croqués telle une partition, casting des protagonistes à la manière des grands films du genre (« Full Monty », « Ocean's Eleven »), polar, performances artistiques et… comédie scandinave. à l’image de leurs compatriotes Aki kaurismaki (« L’homme sans passé ») ou Bent Hamer (« La nouvelle vie de Monsieur Horten »), les réalisateurs de “Sound of noise” s’imposent comme les dignes représentants de cet humour nordique si particulier. Non sens, personnages flegmatiques, il est aussi absurde et sophistiqué que l’humour anglais, à la différence que les suédois et autres frontaliers n’hésitent pas à franchir les limites du fantastique, sans aucune explication, comme si cela était évident. L’alchimie fonctionne à merveille, et les tribulations de nos six musiciens de l’inédit ne manquent pas de piquant. Une comédie assurément TILT ! BOING ! CLING ! et pourtant tellement WIZZZZZ !
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