Pablo López, quarantenaire, est profondément seul, désabusé, et même dégoûté par l'homme d'affaire qu'il est devenu – si loin de ses idéaux d'étudiant. Sa vie ne semble animée d'aucune motivation mais tout va changer lorsque, par un concours de circonstances, il fait la rencontre de María, troublante lolita de 15 ans…
Le film se veut une énième version moderne du Lolita de Nabokov, par l'intermédiaire du roman de Lorenzo Silva qu'il adapte, avec une volonté de contextualiser le sujet dans le Madrid contemporain. Malheureusement il ne dépasse jamais vraiment le niveau d'un honnête téléfilm*, d'autant que la critique du capitalisme, revendiquée en toile de fond, n'est pas assez poussée pour rehausser cette pâlotte histoire d'amour, si marginale soit-elle.
Le rythme et la réalisation ne parviennent pas à trouver un souffle suffisant pour convaincre le spectateur. S'il permet de ne pas tomber dans la vulgarité, la perversité ou le voyeurisme que l'on pouvait redouter lorsqu'un tel sujet est abordé, le côté pudique et sobre du film a aussi ses effets indésirables: platitude, ennui, manque d'ambition… Bref, l'image fait grise mine comme son protagoniste déprimant – au demeurant fort bien interprété par Luis Tosar, à la fois dur et fragile. Ne restent alors que la douce María Valverde (espoir du cinéma espagnol, justement couronnée d'un Goya pour ce rôle) pour illuminer un minimum cette décevante histoire, et une toute fin, brutale et bouleversante, pour éveiller in extremis quelques émotions fortes.
(* ce qu'il n'est pas mais notons toutefois qu'en France, après une présentation au marché du film du festival de Cannes en mai 2005, Arte l'a diffusé en décembre de la même année, avant sa sélection au festival des Reflets ibérique et latino américain - Villeurbanne 2006)
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