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© Tamasa Distribution

SIX PORTRAITS XL - 2 : JACQUOTTE ET DANIEL


un film de Alain Cavalier

Alain Cavalier s’invite dans l’intime de deux obsessionnels pendant plus d’une dizaine d’années. L’une s’arrête chaque été pendant quelques heures dans la maison de son enfance et erre au milieu des meubles et des choses de son passé, qu’elle touche et remet en place. L’autre est atteint de troubles obsessionnels compulsifs. Il vit seul et est un fidèle de la Française des jeux. Il a développé toute une stratégie pour intégrer ses troubles à son existence…


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Photo film

Des portraits hors du temps comme une étonnante vérité sur l’obsession

Alain Cavalier est allé fouiller dans ses archives, son journal personnel, pour donner à voir cette série de six portraits XL. XL, car les portraits font une cinquantaine de minutes en comparaison aux portraits de femmes de 13 minutes qu’il avait fait. Le format de cinquante minutes est pensé pour la télévision et il est celui qui lui a semblé le plus adéquat pour accompagner des gens sur une période aussi longue.

Mais XL peut aussi faire référence à la taille de l’écran, car ces portraits sont présentés en salle avant de trouver le chemin des petits écrans. Pour pouvoir se permettre une sortie salle, Cavalier explique qu’il a dû accoler les portraits deux à deux et qu’ils sont un peu trop « chevillés » à son goût dans la version finale.

En effet, Jacquotte et Daniel sont deux obsessionnels qui vivent dans un petit monde clos et qui passent leur temps à se souvenir, à vivre dans un passé qu’Alain Cavalier parcours avec eux. La proximité du réalisateur avec son sujet permet de faire émerger du réel quelque chose de très fort. Bien que ce ne soit pas des acteurs, la justesse de la performance en raison de la confiance qu’ils ont avec le réalisateur, transmet au spectateur un véritable émerveillement face au réel. La justesse et la profondeur de la difficulté qu’éprouve Daniel à fermer une boîte de café – le tragique de la situation qui est en même temps amusante – fait passer le documentaire à un degré supérieur de vérité.

L’autre intérêt de ce documentaire, c’est que comme l’avait fait Richard Linklater sur "Boyhood", Alain Cavalier a passé près de quinze ans avec ces hommes et femmes dont il dresse le portrait. On voit donc le passage du temps, l’évolution des techniques, mais aussi la force de la répétition et son pouvoir aliénant. Hors du temps et pourtant se nourrissant de son essence même, ces portraits sont d’une étonnante vérité sur la notion d’obsession.

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