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Ben a trente ans et sâapprĂȘte Ă Ă©pouser Juliette, jusquâau jour oĂč Vanessa, lâancienne bombe du lycĂ©e dont il Ă©tait autrefois fou amoureux, refait par hasard surface dans sa vie. Entre la vie bien rangĂ©e et la libertĂ© tant dĂ©sirĂ©e, il va falloir choisirâŠ
Le film vient Ă peine de commencer que lâon fait dĂ©jĂ la grimace, et il y a de quoi : lorsque le hĂ©ros dâune comĂ©die française est un type un peu benĂȘt qui va devoir affronter un problĂšme difficile, pourquoi faut-il toujours dĂ©marrer le film par un usage de sa voix off, Ă travers laquelle le raccourci de son passĂ© Ă grands coups de vannes tout sauf drĂŽles se mĂȘle Ă une dĂ©contraction qui renifle le prĂ©fabriquĂ© Ă chaque syllabe ? Ă chaque fois, câest pareil, et le pire rĂ©side moins dans le manque dâĂ©volution du genre que dans le je-mâen-foutisme qui semble habiter chaque strate de ce genre de « produit ». Car oui, hĂ©las, au vu de la catastrophe absolue que reprĂ©sente tout le reste du mĂ©trage, on ne peut plus parler de « film » Ă ce stade, mais bel et bien dâun produit de consommation, torchĂ© Ă la va-vite pour le prime-time dâune chaĂźne hertzienne, avec une compilation de poncifs en guise de scĂ©nario et une ou deux stars bankable devant la camĂ©ra (et mĂȘme derriĂšre, tant quâĂ faire). La grande sympathie que lâon Ă©prouvait jusque-lĂ pour lâexcellent comĂ©dien Manu Payet ne manque pas de sâĂ©vaporer ici aussi vite que les gags et lâĂ©criture : les premiers semblent avoir pris leur RTT (pas un seul rire dans toute la salle) tandis que la seconde brille par sa constante inexistence.
Le pitch est simple : un type un peu bordĂ©lique dans sa vie sâapprĂȘte Ă Ă©pouser une jolie fille bien plus organisĂ©e et raisonnable que lui (pour preuve, monsieur prend des Frosties au petit dĂ©jeuner tandis que madame privilĂ©gie la bouffe bio : bonjour la dichotomie !), et tombe par hasard sur une autre fille, beaucoup plus sexy, qui fut son fantasme inaccessible durant les annĂ©es collĂšge. HĂ©sitation totale, cĆur qui balance, difficultĂ© Ă choisir entre engagement et libertĂ© : en mĂȘme temps, tout est sur lâaffiche. Mais ne pas trop compter sur Payet et ses coscĂ©naristes (dont Romain LĂ©vy, pourtant rĂ©alisateur de lâexcellent "Radiostars") pour y intĂ©grer de vraies idĂ©es de gags ou de quiproquos, tant ces derniers sont Ă peine du niveau de ceux dâun Ă©pisode de "Plus belle la vie". On passera surtout ces cent minutes dâennui mortel Ă compter les moutons (ou les lourdeurs du scĂ©nario, Ă peu prĂšs une par minute), tout en sâinterrogeant sur cette rĂ©vĂ©rence incongrue au "Grand Bleu" de Luc Besson, sur lâutilisation trĂšs maladroite dâun tube de Jean-Jacques Goldman, ou encore sur lâintĂ©rĂȘt de nous indiquer le raccourci clavier sur un Mac pour pouvoir mater du YouPorn en plein Ă©cran. Aucune rĂ©ponse Ă tout ça, mĂȘme Ă la question la plus importante : pourquoi Manu Payet sâest-il mis dans la tĂȘte dâĂ©crire et de rĂ©aliser un ratage pareil ?
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