affiche film

© Epicentre Films

SINGULARITÉS D’UNE JEUNE FILLE BLONDE

Singularidades de uma Rapariga Loura


un film de Manoel de Oliveira

avec : Ricardo Trêpa, Catarina Wallenstein, Diogo Dória, Leonor Silveira…

Dans un train, un homme se confie à une inconnue. Depuis le bureau où il travaille comme comptable chez son oncle à Lisbonne, il a aperçu une jeune fille à la fenêtre du bâtiment opposé. Hypnotisé, il n’a eu alors qu’un seul but : la rencontrer pour la séduire...


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Photo film

Singularités d’un ennui pourtant court !

Peut-on tout passer à Manoel de Oliveira, sous prétexte qu’il parvient encore à réaliser après son centième anniversaire ? A-t-on une perception différente du temps à son âge ? Car aussi court soit son film (64 minutes), celui-ci traîne et paraît infini ! Le ton est d’ailleurs donné dès le premier plan, fixe, où le contrôleur vérifie les billets de TOUS les passagers d’un wagon. Les plans lents et illustratifs de ce type sont courants par la suite, n’apportant rien d’autre qu’un étirement de la durée du film.

Et ce n’est pas le seul problème. La mise en scène est au mieux désuète, au pire anachronique. Certains détails nous permettent de situer l’histoire dans le Portugal contemporain (l’informatique, la monnaie en euros, les références à la crise économique) et rendent peu crédibles certaines situations, notamment à propos d’un nud majeur du scénario : y-a-t-il vraiment encore des oncles, au Portugal, pour pouvoir s’opposer au mariage d’amour de leur neveu ?! Ce décalage est sans doute volontaire et d’autres ont déjà fait de tels choix par le passé (parfois de façon radicale comme Baz Luhrmann dans son « Roméo + Juliette » où les personnages brandissent des flingues en parlant d’épées dans les répliques originales de Shakespeare). Mais ici, ça ne se digère pas. Tout paraît artificiel et figé, y compris dans certains décors ou dans les regards et postures des personnages – à commencer par cet étrange échange entre le personnage principal et la femme du train, les deux se parlant sans se regarder, fixant une sorte de vide à côté de la caméra comme s’ils étaient aveugles.

Manoel de Oliveira commet aussi une erreur assez flagrante de mise en scène avec un plan où la jeune femme observe le remplaçant de son bien-aimé dans le bureau de comptabilité – alors que tout est censé être raconté par le même homme, absent de cette scène. Le vétéran du cinéma portugais ne réussit vraiment qu’une chose : la vision, effectivement fascinante, de la jeune fille à la fenêtre. Sauf que ce personnage ne parvient pas toujours à conserver cette apparence de muse hors du temps.

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