© Warner Bros France
Sherlock Holmes et son fidèle acolyte Watson provoquent, grâce à leurs talents légendaires d’investigation, l’arrestation de Lord Blackwood. Tueur redoutable, adepte de magie noire, ce dernier envoûtait ses victimes afin de les sacrifier. Or, une fois jugé et pendu, celui-ci ressuscite, avec la ferme intention de se venger...
Rien ne va plus pour Sherlock Holmes ! Les affaires se font rares, le “couple” qu’il forme avec Watson bat de l’aile depuis que celui-ci s'est fiancé, et lui même perd furtivement ses moyens à la vue d’une jolie femme. Alors, quand Lord Blackwood terrorise Londres en revenant du royaume des morts, c’est pour le célèbre détective une véritable résurrection. Une affaire à sa mesure, grandiose et complexe, qui ravivera jusqu’au sublime son exceptionnel sens de la déduction.
Guy Ritchie est incontestablement un metteur en scène de talent. Véritable virtuose de l’image il a su imposer son style cadencé et inventif. Pourtant sa filmographie est assez décousue, le fond ne rivalisant pas toujours avec la forme. Or, pour ce film, le réalisateur s'appuie sur une base on ne peut plus solide : Sherlock Holmes ! Et même si les scénaristes se sont librement inspirés des écrits de Sir Conan Doyle, ils en ont gardé la logique: une construction minutieuse où chaque événement s’imbrique judicieusement l’un avec l’autre, pour ne rien laisser au hasard.
En parallèle, ils re-visitent son héros en le libérant de tous ses artifices afin de ne garder que l’essentiel. Adieu pèlerine, chapeau et pipe extravagante, Sherlock est à présent un dandy qui en a autant dans le crâne que dans les biceps ! Watson n’est pas en reste, bien au contraire. Tout aussi élégant et raffiné, il acquiert une prestance souvent négligée dans les adaptations ultérieures. Profondément humain, il est le pendant du maître sans pour autant lui faire de l’ombre. Un dépoussiérage qui ne déflore nullement le mythe, les vieux démons de chacun étant toujours bel et bien présents ! Marque de fabrique de Guy Ritchie, les scènes d’action sont saisissantes et savamment dosées. Elles agrémentent à merveille l’enquête, en l'accommodant d’une part de suspense sans tomber dans le film de genre. Pour exemple, cette scène finale, magistrale, où l’histoire se dénoue dans un décor époustouflant.
Enfin comment ne pas saluer la magnifique prestation de Robert Downey Junior, récompensé d'un Golden Globe. Quel bonheur de voir cet acteur de talent revenir au premier plan et acquérir, enfin, ses lettres de noblesse. Comme Jeremy Brett, il incarne à sa façon le célèbre détective dans ce qu’il a de plus fascinant. Une personnalité de sang froid avec une infime lueur de démence dans le regard. Watson, quant à lui, a enfin un interprète à sa hauteur. Jude Law aborde se second rôle avec retenue tout en lui donnant une véritable épaisseur, personnifiant ainsi très justement cet homme tiraillé entre admiration et lassitude, qui tente tant bien que mal, de se préserver au sein de cette amitié passionnelle.
Très attendu, “Sherlock Holmes” tient magistralement ses promesses. Un grand moment de cinéma qui vous plongera, deux heures durant, dans une formidable aventure. Avec “Gainsbourg” et “Invictus”, décidément, l’année 2010 débute sous les meilleurs auspices !
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