©mars distribution
La veille de Noël, une bande de jeunes, garçons et filles mélangés, quitte une soirée qui a mal tourné, pour se rendre chez Eve, à la campagne…
La Haine dans la ferme de Calvaire, vous en avez rêvez, Kim Chapiron et sa bande de déjantés de Kourtrajmé l’ont fait, et même très bien fait. Sheitan respire l’enthousiasme et ça fait du bien, vu l’état de déliquescence dans lequel se trouve le genre en France (malgré quelques sursauts comme « Promenons Nous Dans Les Bois » et « Haute Tension »). Sheitan est un véritable Ovni tant par son scénario plus délirant que bluffant, que par la prestation des acteurs (Vincent Cassel est tout bonnement surprenant dans ce rôle à contre emploi… Le travail sur son personnage de Joseph le berger prouve vraiment que Vince est l’acteur le plus versatile et sûrement le plus doué de sa génération. A noter aussi les excellentes prestations du débutant Olivier Barthélémy et de la bombe Roxane Mesquina.
Alors certes la réalisation est quelque peu brouillonne, mais elle compense cet aspect par une fureur, une énergie et un dynamisme explosif. Kim Chapiron, « le fou filmant » nous transmet vraiment du mouvement et de la vie. Pas d’immobilisme dans ses plans, les coups de Cassel sont d’une violence rarement vue et font aussi mal au spectateur que les coups d’extincteur dans Irréversible. A noter aussi une scène de course-poursuite en mobylette qui n’a rien à envier aux poursuites que l’on peut dans les blockbusters hollywoodiens, tant l’utilisation dynamique de la caméra nous confère une vraie impression de vitesse.
Kim Chapiron réussit ici une vraie révélation pour le cinéma français, un film d’une drôlerie (des répliques automatiquement cultes) et d’un trash assumé qui font plaisir à entendre et à voir. Un film à éviter absolument si vous êtes un Mormon ! Les autres ne manquez ce petit chef d’œuvre !
CONTRE: Niveau 0 - Calvaire dans la Beauce
Après un premier quart assez pénible, où l’on est contraint de suivre un petit groupe assez désoeuvré, dans les méandres des boîtes de nuit de banlieue, et dans les tensions permanentes qui semblent d’exercer, notamment entre filles et garçons, nous voilà lâchés dans ce qui paraît être une accalmie campagnarde. Oui, mais nos héros, le sexe en tête, rencontrent des gens du crus, aux mœurs douteuses, et à l’allure inquiétante.
Comme dans Calvaire l’an dernier, les scénaristes donnent dans le natif dégénéré et souvent consanguin. Il est vrai que la composition percutante de Vincent Cassel, en gardien au sourire figé, est d’abord amusante, mais en devient vite inquiétante, puis carrément flippante. Si le réalisateur parvient à installer une ambiance nauséabonde, il se prend les pieds dans un scénario, qui sous prétexte de rêves et fantasmes, verse dans le sans sens, puis le n’importe quoi. Un collectif de réalisateurs à suivre en tout cas.
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