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Afin de faire la fête, un groupe de sept jeunes étudiants décide de passer le week-end au bord d’un lac en Louisiane. L’occasion pour Sara de revenir chez elle au bout de 3 ans d’absence. Rapidement, l’un d’entre eux est attaqué par un requin.
Surfant à la fois sur la vague du petit succès de « Piranha 3D » de notre Alexandre Aja national, le solide faiseur David R. Ellis jette une pierre de plus dans la mare déjà bien remplie de la sharksploitation.
David R. Ellis, que l’on connaît pour être un cascadeur et un réalisateur de second équipe d’action de qualité (l’homme responsable de la poursuite sur l’autoroute de « Matrix Reloaded », c’est lui), a déjà livré en tant que réalisateur principal de très bonnes séries B comme « Destination finale 2 » (et son crash autoroutier monumental) ou « Des Serpents dans l’avion » (et son nombre de « motherfucker » monumental). C’est donc plutôt une bonne nouvelle de le voir s’attaquer au film de squale. Mais l’on déchante très rapidement.
Après un générique pompant celui de « Piranha 3D » (écran rouge sang, musique rock, caméra tourbillonnante), c’est au tour de la star du film de requin, « Les dents de la mer », d’être pillé pour une scène d’ouverture qui en copie la première tuerie, mais en supprime toute tension (tournée en plein jour et sans rythme). N’est pas Spielberg qui veut. Le problème ne vient pas du fait de s’inspirer de ce qui se fait le mieux dans le genre, mais de n’y inclure absolument aucun enjeu narratif. L’histoire ne démarre vraiment qu’avec l’arrivée d’un groupe de jeunes voulant se détendre aux abords du lac en question. Oui, des requins dans un lac, mais après tout, il y avait bien des serpents dans un avion dans le précédent film d’Ellis.
Alors que le manque cruel de moyen se fait ressentir sur l’ensemble du métrage, Ellis fait basculer le scénario qu’il avait en tête (ça, il n’avait même pas besoin d’un ticket de métro pour l’écrire) dans un tout autre genre : le survival. Car ici, les requins ne sont finalement pas les méchants, mais un moyen pour une bande de bouseux rednecks locaux de diffuser du snuff movie sur You Tube (véridique). D’ou leur présence dans le lac (ah, vous voyez que ca se tient !).
L’idée n’est donc pas inintéressante. Elle propose un mélange des genres certain, un pied de nez aux productions du genre « Shark attaque géant qui mange le pont de San Francisco », du fait d’un désintérêt total pour l’animal (un moyen spielbergien de combler le manque de moyens ? Probablement pas). Le gros problème vient des dialogues sans enjeux, sans saveurs et l’intérêt 0 que le spectateur porte aux personnages, uniquement présents pour que les requins se payent une bonne tranche. Leurs scènes d’exposition ne sont prétexte qu’à un bon vieux placement produit des familles (l’un joue à la X-Box 360, l’autre écoute son I-Pod et s’habille en Nike). Pire, tout les choix qu’ils vont faire sont d’une débilité abyssale. A côté d’eux, les jeunes de « Cold Prey 3 » sont tous des prix Nobels ! Les bouseux valent également leur pesant de crevettes par leur débilité (il faut voir un mec citer « La Marche de l’empereur » avant de tuer un héros pour y croire).
« Shark Night 3D » est donc un film doté de bonnes intentions et de bonnes idées, mais manquant cruellement d’intérêt. Très certainement pas bon, pas forcément nul, mais complètement inutile.
Salut, et encore merci pour le poisson !
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