© Universal Pictures International France
Moose est un jeune bachelier qui va entrer dans la prestigieuse universitĂ© de New-York, NYU. Alors quâil avait promis Ă ses parents de se consacrer Ă ses Ă©tudes (plutĂŽt quâĂ la danse), il va croiser la route de Luke, un danseur-rĂ©alisateur qui a un local entiĂšrement dĂ©diĂ© Ă la danse - « le coffre » - , oĂč il accueille des danseurs paumĂ©s qui veulent sâen sortir par leur art. Ensemble, ils vont participer Ă un ultime battle, oĂč leur clan, les « Pirates », va sâopposer Ă dâautres Ă©quipes, dont leurs ennemis jurĂ©s, les « Samurai »âŠ
AprĂšs un "Sexy Dance 2" plus que dĂ©cevant, les rĂ©alisateurs de ce 3Ăšme opus ont dĂ©cidĂ© dâenvoyer du lourd, en surenchĂ©rissant avec des effets 3D assez spectaculaires. Avec un budget de 30 millions de dollars, on sâattend Ă sâen prendre plein les yeux, et le rĂ©sultat est plutĂŽt convaincant ! Les scĂšnes de danse sont Ă©poustouflantes, les danseurs extrĂȘmement talentueux, et le rythme du film effrĂ©nĂ©. Le spectateur est complĂštement immergĂ© dans lâunivers urbain du breakdance (danse typiquement new-yorkaise, mĂȘlant acrobatie et figures au sol), et cela dĂšs la premiĂšre scĂšne, oĂč le jeune Moose se prend Ă faire un battle improvisĂ© au milieu de Washington Square, avec ceux qui vont devenir ses adversaires les plus rudes. Grand Ă©cart, break, toupie, freeze⊠tous les personnages ont leurs spĂ©cialitĂ©s, et le fait de filmer chaque mouvement en 3D et en gros plan exacerbe lâaspect spectaculaire de leurs danses.
CĂŽtĂ© casting, mĂȘme si les 2 personnages principaux nâont jamais Ă©tĂ© vus sur grand Ă©cran (ou presque), lâĂ©quipe de danseurs nâest pas vraiment composĂ© de dĂ©butants. Lâacteur qui interprĂšte Moose nâest pas un Ă©tranger des plateaux contrairement Ă ses 2 confrĂšres ; il nâest autre que le fils de Gagik Manucharian, un grand chorĂ©graphe, et a dĂ©jĂ fait des apparitions dans des clips de Miss Elliot ou Will Smith. Et cĂŽtĂ© sĂ©ries, nous avons le plaisir de retrouver Harry Shum Jr., qui avait dĂ©jĂ participĂ© Ă "Sexy Dance 2" et qui est aujourdâhui plus connu pour son rĂŽle dans la sĂ©rie Ă succĂšs, "Glee".
Comme dans tout bon film amĂ©ricain, lâhistoire se doit de vĂ©hiculer de bonnes valeurs : le travail et lâintelligence. Notre jeune hĂ©ros nâest pas seulement douĂ© avec son corps, mais aussi avec sa tĂȘte ! GrĂące Ă ses Ă©tudes dâingĂ©nieur payĂ©es par Papa et Maman, il maĂźtrise les circuits Ă©lectroniques et lâutilisation de leds, ce qui permettra dâilluminer leur performance artistique le jour venu, et de surfer sur la tendance du lightgraff (graffiti lumineux)!
Enfin, comme on pourrait sâen douter, une enveloppe microscopique a Ă©tĂ© attribuĂ©e Ă lâĂ©quipe de scĂ©naristes qui a travaillĂ© sur ce film. Et les ingrĂ©dients de base dâun teen-movie ont semblĂ© suffir Ă crĂ©er cette histoire autour de la danse, largement sponsorisĂ©e par Adidas et Nike. Pour rĂ©ussir la recette du « film qui rapporte un max », vous avez besoin dâun peu dâespoir (jeunot douĂ© et un peu rebelle qui veut danser contre lâavis de ses parents), de pathos (un beau gosse pauvre et orphelin qui se bat pour faire perdurer une Ă©cole de danse fondĂ©e par ses parents), de glam (une fille riche qui veut Ă©chapper Ă lâemprise de sa famille par la danse), et pour pimenter le tout, non pas une, mais deux amourettes miĂšvres pour servir les 2 publics ciblĂ©s : les garçons Ă©blouis par les performances acrobatiques, et les filles par un Apollon timide totalement craquant, aux faux airs dâAshton Kutcher, qui donne la rĂ©plique Ă une minette au corps incroyablement musclĂ© et au charmant minois rappelant celui de Miley Cyrus quand elle aura 30 ans (Anna Montana)âŠ
Malheureusement, la surenchĂšre de scĂšne de danses, le « trop-beau » loft amĂ©nagĂ©, ainsi que lâabsence de scĂ©nario finissent par ennuyer. Ne sachant plus oĂč donner de la tĂȘte, le spectateur, abasourdi par le son des basses et une musique omniprĂ©sente, finira par apprĂ©cier les rares moments de rĂ©pit quâon lui propose, mĂȘme sans le moindre intĂ©rĂȘt.
« Sexy Dance 3D â the battle » pourrait ĂȘtre comparĂ© à « Rize » de David Lachapelle, version breakdance (au lieu du Krump), du point de vue de lâĂ©nergie dĂ©gagĂ©e par ses acteurs, mais les B2B de New York (=Boombox baby â mot venu des ghetto blasters) nâont pas la hargne de sâen sortir que peuvent avoir les krumpers de la cĂŽtĂ© ouest⊠malgrĂ© ce quâen dit la chanson de Jay-Z, « New-York », nouvel hymne de la grosse pomme et de toute une gĂ©nĂ©rationâŠ
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