© Mars Films
Will et Abby sâaiment dâun amour passionnel. Ă lâaube de devenir parents, leur destin sâentremĂȘle avec plusieurs autres protagonistes, dont celui de la famille Gonzalez, vivant pourtant Ă plusieurs milliers de kilomĂštresâŠ
CrĂ©ateur et showrunner du phĂ©nomĂšne "This is Us", Dan Fogelman a dĂ©cidĂ© de retenter sa chance sur grand Ă©cran, aprĂšs lâĂ©chec commercial du pourtant rĂ©ussi "Danny Collins" (directement sorti en VOD chez nous). Pour cette deuxiĂšme rĂ©alisation, le cinĂ©aste sâest lancĂ© dans un pari fou, celui de faire rentrer lâĂąge dâor des shows tĂ©lĂ©visuels dans le carcan hollywoodien. Soit adopter une narration Ă©clatĂ©e, a priori rĂ©servĂ©e aux sĂ©ries, et la condenser sur moins de deux heures. De ce paradoxe, naĂźt une Ćuvre 3.0, emprunte des codes de la publicitĂ© et de la pop culture, construite comme un feuilleton mais rythmĂ©e comme un film. Si ce format hybride intrigue et sĂ©duit dans les premiers instants, la suite des Ă©vĂ©nements sera moins captivante.
Difficile dâĂ©tablir un synopsis sans gĂącher les surprises Ă la fois scĂ©naristiques et esthĂ©tiques de ce mĂ©trage dĂ©concertant. NĂ©anmoins, comme lâexplique le personnage dâOlivia Wilde, ce mĂ©lodrame repose sur le principe du narrateur non fiable, procĂ©dĂ© qui exprime lâobjectivitĂ© impossible de celui qui raconte une histoire, du fait mĂȘme quâil pose des mots choisis sur un Ă©vĂ©nement. La protagoniste Ă©taye sa thĂšse en allant mĂȘme jusquâĂ affirmer que le narrateur non fiable absolu serait la vie elle-mĂȘme, puisquâelle nous rĂ©serve un lot de surprises imprĂ©dictibles. Osant alors les digressions et les fantasmagories, la romance va Ă©voluer au fil des rencontres et alĂ©as de lâexistence, nous baladant sur plusieurs gĂ©nĂ©rations et continents.
Malheureusement, comme souvent dans les films chorals, toutes les intrigues ne se valent pas. Ici, le constat est particuliĂšrement criant tant le premier segment emporte tout sur son passage, donnant encore plus dâĂ©cho au vide abyssal dans lequel sâenfonce la partie hispanique. Les promesses initiales sâĂ©tiolent ainsi inĂ©luctablement au fur et Ă mesure que "Seule la vie" dĂ©laisse toute son inventivitĂ© visuelle au profit dâune idylle mielleuse, classique et soporifique. Si par quelques moments, la magie opĂšre Ă nouveau, on regrettera que lâefficacitĂ© liĂ©e Ă une originalitĂ© certaine soit remplacĂ©e par de vulgaires vellĂ©itĂ©s dâoverdose lacrymale. Pour une fois, peut-ĂȘtre que le meilleur moyen dâapprĂ©cier le rĂ©sultat est de partir en cours de routeâŠ
Cinémas lyonnais
Cinémas du RhÎne
Festivals lyonnais