affiche film

© Mars Films

SEULE LA VIE


(Life itself)


un film de Dan Fogelman

avec : Oscar Isaac, Olivia Wilde, Annette Bening, Mandy Patinkin, Olivia Cooke, Antonio Banderas


Will et Abby s’aiment d’un amour passionnel. À l’aube de devenir parents, leur destin s’entremĂȘle avec plusieurs autres protagonistes, dont celui de la famille Gonzalez, vivant pourtant Ă  plusieurs milliers de kilomĂštres



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Photo film

Un mélange de styles partiellement réussi

CrĂ©ateur et showrunner du phĂ©nomĂšne "This is Us", Dan Fogelman a dĂ©cidĂ© de retenter sa chance sur grand Ă©cran, aprĂšs l’échec commercial du pourtant rĂ©ussi "Danny Collins" (directement sorti en VOD chez nous). Pour cette deuxiĂšme rĂ©alisation, le cinĂ©aste s’est lancĂ© dans un pari fou, celui de faire rentrer l’ñge d’or des shows tĂ©lĂ©visuels dans le carcan hollywoodien. Soit adopter une narration Ă©clatĂ©e, a priori rĂ©servĂ©e aux sĂ©ries, et la condenser sur moins de deux heures. De ce paradoxe, naĂźt une Ɠuvre 3.0, emprunte des codes de la publicitĂ© et de la pop culture, construite comme un feuilleton mais rythmĂ©e comme un film. Si ce format hybride intrigue et sĂ©duit dans les premiers instants, la suite des Ă©vĂ©nements sera moins captivante.

Difficile d’établir un synopsis sans gĂącher les surprises Ă  la fois scĂ©naristiques et esthĂ©tiques de ce mĂ©trage dĂ©concertant. NĂ©anmoins, comme l’explique le personnage d’Olivia Wilde, ce mĂ©lodrame repose sur le principe du narrateur non fiable, procĂ©dĂ© qui exprime l’objectivitĂ© impossible de celui qui raconte une histoire, du fait mĂȘme qu’il pose des mots choisis sur un Ă©vĂ©nement. La protagoniste Ă©taye sa thĂšse en allant mĂȘme jusqu’à affirmer que le narrateur non fiable absolu serait la vie elle-mĂȘme, puisqu’elle nous rĂ©serve un lot de surprises imprĂ©dictibles. Osant alors les digressions et les fantasmagories, la romance va Ă©voluer au fil des rencontres et alĂ©as de l’existence, nous baladant sur plusieurs gĂ©nĂ©rations et continents.

Malheureusement, comme souvent dans les films chorals, toutes les intrigues ne se valent pas. Ici, le constat est particuliĂšrement criant tant le premier segment emporte tout sur son passage, donnant encore plus d’écho au vide abyssal dans lequel s’enfonce la partie hispanique. Les promesses initiales s’étiolent ainsi inĂ©luctablement au fur et Ă  mesure que "Seule la vie" dĂ©laisse toute son inventivitĂ© visuelle au profit d’une idylle mielleuse, classique et soporifique. Si par quelques moments, la magie opĂšre Ă  nouveau, on regrettera que l’efficacitĂ© liĂ©e Ă  une originalitĂ© certaine soit remplacĂ©e par de vulgaires vellĂ©itĂ©s d’overdose lacrymale. Pour une fois, peut-ĂȘtre que le meilleur moyen d’apprĂ©cier le rĂ©sultat est de partir en cours de route


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