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Aux Philippines, les membres d'une famille vivent au quotidien dans le cinéma porno familial. La mère gère l'entreprise comme elle peut, en attendant les résultats du procès que mène la grand mère contre son mari adultère...
Le deuxième film du philippin Brillante Mendoza (remarqué l'an dernier à la Quinzaine des réalisateurs avec « John John ») était donc très attendu. Et la déception fut grande, car malgré un sujet plutôt chaud, propre au scandale cannois, son apparition côté compétition n'a pas eu les effets prévisibles. Ainsi, cette non-histoire d'une famille qui vit dans le cinéma porno qu'elle exploite, nous dépeint une vie quotidienne misérable, plongée dans la crasse et un bruit infernal. Entre le bâtiment, profondément décrépi, le hall ouvert sur la rue, et les toilettes bouchées qu'il convient de nettoyer, la visite est complète et d'un glauque absolu. Surtout que les arrangements avec la morale et l'hygiène sont légions: prise de parti pour le grand père adultère (alors que la loi devrait le condamner), tapinage à tous les étages, furoncle à la fesse d'un des fils (détail développé à maintes reprises), fils qui pisse dans des bouteilles au lieu d'aller aux toilettes, rien ne nous est épargné.
Le plus intéressant est finalement l'aperçu que le film nous donne de l'aspect grouillant et bruyant d'une ville asiatique, renforcé par une caméra à l'épaule omniprésente, qui donnerait presque le tournis. On est finalement assez surpris de la manière dont cette famille arrive à survivre en ces lieux bruyants, où les clients côtoient les voleurs ou les chèvres échappées dont ne sait où. Un film difficilement supportable au niveau sonore, qui une nouvelle fois confirme la fâcheuse tendance actuelle des oeuvres sans scénario, et qui alimentent artificiellement et longtemps les conversation tant on se demande où le réalisateur a bien voulu en venir. Tant il semble avoir oublier les spectateurs en route...
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