© Mars Films
Franck, sapeur-pompier à la brigade de Paris depuis ses dix-huit ans, est victime d’un accident lors d’une intervention sur un incendie et se réveille à l’hôpital dans le service des grands brûlés. Débute alors un parcours du combattant pour se reconstruire et retrouver une place...
Inspiré de faits réel, le moins que l’on puisse dire c’est que le nouveau film de Frédéric Tellier ("L’affaire SK1") est riche en émotion. Le récit s’articule autour de deux parties assez distinctes et qui fonctionnent en miroir l’une de l’autre. En effet, au début le spectateur suit un Franck au sommet, sûr de lui, qui refuse l’échec (que ce soit une mort sur une intervention ou la défaite lors d’un simple match de foot pour lequel il a été provoqué) et à qui tout réussit, le tout filmé avec un rythme très soutenu. Puis dans la seconde partie, avec un rythme plus pesant, il accompagne un Franck au plus bas, en proie au doute, qui ne voit plus que l’échec autour de lui et est obnubilé par la mort au travers notamment d’une fascination pour les peintures de James Ensor.
Tout le film est donc basé sur le thème de la désillusion et de la reconstruction de soi avec cette structure en écho entre les deux parties, présente même dans la mise en scène, notamment avec la photographie en clair-obscur dans la partie post-accident, représentant visuellement la psychologie de Franck, sa vie actuelle étant en rupture avec l’ancienne. Cette thématique de l’acceptation d’un nouveau soi passe aussi par les miroirs et les reflets, présents en abondance dans le film. Notamment lors de ce plan très pertinent où, défiguré et portant un masque, Franck regarde une ancienne photo de lui, le point de la caméra change, nous dévoilant à la place de l’ancien Franck, le nouveau avec ses bandages au visage à travers le reflet.
Grâce à une mise en scène pertinente, le film est réussi, et nous fait ressentir toute une palette d’émotion avec brio, des larmes aux rires en passant par la tension lors de la scène de l’incendie magnifiquement tournée. Les comédiens ne sont bien évidemment pas étrangers à cette montagne russe d’émotions, puisque tous livrent une prestation plus qu’exemplaire. Pierre Niney et Anaïs Demoustier, sont notamment tous les deux bluffants. Reste que s’il y avait un détail sur lequel on serait en droit de pinailler, il s’agit de la gestion du temps qui passe, un poil loupée, la faute à des ellipses peu inspirées en fondu au noir, obligeant les personnages à expliciter aux spectateurs la durée qui s’est écoulée entre les deux scènes.
Pour conclure, Sauver ou Périr est un très bon film riche en émotions sur l’acceptation de soi, qui livre un portrait juste et pertinent du job de pompier, nous montrant presque tous les aspects de ce métier peu commun.
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