Pedro est homme-canon dans un cirque, sous le nom de scène de Zolah. Alors que la troupe va se produire sur l'île où se trouve le village de sa mère, le souvenir d'un amour de jeunesse se fait de plus en plus présent...
Oeuvre rare, ce film brésilien, présenté en ouverture de la section Panorama du festival de Berlin 2015, est à la fois incandescent comme le désir et lumineux comme un bord de mer. Passionnant et passionné, il conte le retour sur son île natale d'un fils devenu homme-canon, et la résurgence d'une histoire d'amour enfouie, alors que les destins de divers couples basculent peu à peu.
En quatre chapitres (homme-canon, insomnie, angoisse...) et un épilogue, il prend la forme d'un conte, où cauchemars et souvenirs ses mêlent, alors que le désir chamboule tout. Autour de ce cirque dont on nous dévoile à chaque nouvelle soirée des numéros différents, se jouent des liens présents et passés que le scénario dévoile par bribes, tout en gardant une partie de mystère. Le cirque apporte la touche de magie à un contexte plutôt difficile, alors qu'en fond de décors, cette mer tourmentée, bruyante et magnifique, symbolise la tempête qui sévit dans les crânes et les cœurs.
Sous les soubresauts physiques et tendres d'un héros, dont le diable au corps n'est qu'une apparence, se dessinent des souvenirs d'enfance, et la carapace d'un homme qui hésite aujourd'hui ne serait-ce qu'à la soulever. Au final, esquissant les mondes intérieurs que l'on ne montre qu'à de rares personnes, "Sangue Azul" possède ce qu'il faut pour faire rêver au destin. Une vraie réussite, qui possède de véritables moments de grâce, à l'image de la scène où le héros, sur une plage ventée, nourrit les mouettes au vol. Magique.
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