© Bodega Films
A Palerme, deux bandes rivales de la mafia s’affrontent. Salvo est commissionné par l’une d’elles pour éliminer un jeune devenu gênant. Lorsqu’il pénètre dans sa maison, il découvre l’existence de la sœur de celui-ci, qui est aveugle. Il est alors confronté à un choix difficile : accomplir sa mission jusqu’au bout sans se soucier des dommages collatéraux ou bien épargner un témoin qui pourrait s avérer gênant...
Autant le dire tout de suite : "Salvo" est une expérience sensorielle, qui ne séduira pas tous les spectateurs, mais qui est loin d’être dénuée d’intérêt. Au début du film, les réalisateurs jouent la carte de la vue, en plaçant au centre de leur cadrage les jeux de regard de l’homme de main, surveillant à chaque instant ses arrières. Ensuite, ils se concentreront sur l’ouïe, et principalement sur la respiration des deux protagonistes et sur les bruits sourds de la maison, comme pour plonger le spectateur dans la même pénombre que la future victime, accentuant ainsi la tension et l’angoisse qu’elle ressent. A cela, s’ajoute un habile plan, qui suit la progression de Rita, la jeune aveugle, vers son bourreau.
Malheureusement, cette brillante tension retombe dès lors que les deux protagonistes quittent la maison. C’est à ce moment là que l’on découvre les prémices d’une relation entre le geôlier et sa prisonnière, tiraillés entre la répulsion et le désir de fuite, et un sentiment de connivence et de protection. On comprend rapidement que le personnage de jeune loup solitaire et sans attache est partagé entre sa mission et son désir profond de raccrocher. Mais malgré l’effet de miroir entre le silence dans lequel il se mure et la vue qui fait défaut à la jeune et belle captive, on a du mal à croire qu’un quelconque lien puisse les unir… et finalement, ce changement de rythme finit par lasser, faisant passer le film de bel essai à un polar sans grand intérêt.
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