© 20th Century Fox France
L’Hôtel El Royale se situe à cheval entre deux États : la Californie et le Nevada. Trois inconnus, un pasteur, un vendeur itinérant et une chanteuse de soul se retrouvent à l’accueil où ils sont bientôt rejoints par une jeune femme. Ils sont accueillis par un jeune réceptionniste. Mais bientôt chacun en vient à se méfier de l’autre et ils vont découvrir que l’hôtel également cache des secrets...
Après son premier long-métrage, "La cabane dans les bois", Drew Goddard décide de changer de registre, tout en gardant une composante commune : un lieu qui semble accueillant mais qui possède des recoins secrets.
Le récit est construit en chapitres (un pour chaque personnage), usant du flash-back pour nous raconter rapidement le passé et le but de chaque protagoniste (ou pour nous éclairer sur une de ses facettes qui va trouver un écho dans le présent). Bien évidemment les trajectoires des différents personnages vont converger au fil du film (une même scène étant par moment racontée de différents points de vue). Et l’hôtel, censé constituer un nouveau départ pour la plupart des personnages sera en réalité plus un enfer qu’un paradis.
Prenant son ancrage dans les années 70 (même s’il démarre dans les années 60 lors des 5 premières minutes), le scénario en profite pour brosser (un peu) à travers les passés et présents des différents protagonistes l’Histoire des États-Unis durant cette période : la présidence Nixon, la surveillance (en pleine guerre froide) sous l’égide du FBI, le mouvement hippie, les sectes et leurs gourous, la musique soul, la guerre du Vietnam, la ségrégation raciale, etc… Autant de thématiques qui servent de toile de fond à l’intrigue et permettent parfois de mieux appréhender les différents personnages. La bande originale, elle, est sans fausse note et nous plonge pleinement dans cette époque.
Cependant le second long-métrage de Drew Goddard souffre d’un problème de rythme (tout le contraire de sa bande-annonce), la faute à une histoire aux nombreux tiroirs, plus ou moins bien traités. De fait, le traitement des personnages en devient très inégal et certains sont clairement sous-exploités, comme ceux du maître d’hôtel ou de la jeune femme incarnée par Dakota Johnson. Le casting demeure dans l’ensemble intéressant même si cette dernière paraît plus effacée et si Chris Hemsworth cabotine quelque peu en gourou de secte. Mais la surprise vient de Cynthia Erivo qui tire réellement son épingle du jeu. On notera au passage l’apparition de Xavier Dolan en impresario.
Finalement c’est dans un petit hôtel deux étoiles que nous convie Drew Goddard, dans lequel on passe un peu plus de deux heures tout de même agréables. Mais l’inégal traitement des personnages fait perdre de la saveur à l’ensemble, tout comme un problème de rythme de l’intrigue, que les twists (qui pour beaucoup restent téléphonés) ne parviennent pas totalement à gommer.
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