© Les Films de l’Atalante
Patrice doit venger son frère sauvagement assassiné. Mais personne ne croit en ses capacités, lui qui n’est même pas capable d’avoir suffisamment d’argent pour payer un loyer…
Patrice s’est toujours retrouvé dans les embrouilles et les galères, mais même lorsqu’il pense être au plus bas, des évènements tragiques viennent encore plus l’enfoncer. En une journée, il va ainsi perdre son logement et retrouver son frère décapité. Sa mère réclame évidemment vengeance. Mais lui essaye d’abord de trouver de l’argent pour retrouver rapidement un toit. Au-delà du parcours chaotique de cet homme, le film traite du traitement et de la condition des cafres, les descendants d’esclaves d’origine africaine, tout en dressant le portrait de l’île de la Réunion, des superstitions qui y persistent, comme celle qui donne son titre au métrage. Dans cette atmosphère mystique où il est question de véritable sorcellerie, “Sac la mort” est un voyage brutal dans les tourments d’un être sombrant dans la démence.
Reprenant les codes classiques de la Tragédie, le film fonce vers l’essentiel, ne se souciant pas des détails ou des présentations. Sans préambule et avec une forme condensée (seulement 78 minutes), “Sac la mort” est une uvre forte, le portrait ambigu d’un homme qui l’est tout autant. Jouant habilement de légères ellipses pour décontenancer le spectateur, le cinéaste mêle naturalisme et folklore avec une sobriété qui renforce le propos. Mais le résultat ne serait pas aussi réussi sans la performance habitée de Patrice Planesse, sur lequel repose toute l’architecture du drame. Entouré d’acteurs non professionnels, le comédien crève l’écran, son regard et sa gestuelle traduisant toutes les complexités d’un personnage doux et perdu que la vie transforme en loup. Si ce road-movie pédestre apparaît par moment foutraque, le périple ne perd jamais de sa saveur et mérite largement le déplacement.
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais