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Dans les rues de Los Angeles, des jeunes ont trouvé une alternative aux gangs et au trafic de drogues : ils ont lancé un mouvement pacifiste et positif, le « clowning ». Tommy le clown, ex-délinquant, a inventé cette discipline, moitié clown, moitié danseur, dans le but de ne pas replonger et faire quelque chose de bien. La danse qu’il pratique s’appelle le Frump, devenue Krump, à mi-chemin entre le hip-hop et les danses africaines ancestrales. Les danseurs se maquillent tels des guerriers et s’affrontent lors de ‘battles’. Mais l’esprit et la motivation qui les guident sont les témoins de leur souhait d’une autre vie.
Un film par David LaChapelle, de surcroît sur un sujet tel que la danse, pour un public qui connaît déjà son travail sur certains clips, on s’attend forcément à une explosion d’images et à une esthétique spectaculaire. Des corps déchaînés, huilés, bougeant avec grâce sur une musique survoltée. Malheureusement, même si les corps et la musique sont présents, on déplore le côté documentaire, caméra à l’épaule. On aurait aimé que les 5 dernières minutes du film, clip du film et de la BO, durent 1h24.
Néanmoins il ne faut pas enlever à ce film sont intérêt premier : montrer au grand public un phénomène de société différent de la drogue ou des gangs en banlieue, au travers une danse encore peu connue, mais qui par le biais des médias tels que les clips vidéo musicaux, comme ceux des Black Eyed Peas, va devenir de plus en plus populaire. La vitesse à laquelle les danseurs bougent leur corps, entrant dans une sorte de transe, comme possédés par une force bestiale, en est presque difficilement crédible – malgré le message de début de film stipulant qu’aucune image n’a été accélérée !
De plus, cette danse, sorte d’exutoire pour une génération défavorisée et élevée dans des ghettos, contribue à sortir des jeunes des carcans de la drogue, piège si difficile à éviter, par sa philosophie positive. En effet, inventée par Tommy le clown, cette danse est l’expression de sa volonté de ne plus faire le mal autour de lui, ce qui lui avait valu un séjour en prison. Résolu à faire le bien, il a commencé par animer des fêtes d’anniversaire pour les enfants de ses voisins, puis a recruté d’autres jeunes qui souhaitaient participer. Ainsi une énorme communauté s’est créée, ayant pour valeurs le respect, la famille et la danse !
David LaChapelle nous offre ici une nouvelle vision des ghettos américains, très différente de ce qui nous est généralement proposé, et finalement très loin du pessimisme ambiant qui caractérise l’Amérique d’aujourd’hui.
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