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Bryonie est une jeune femme pleine d'imagination. Alors qu'elle écrit une pièce qu'elle essaye de faire interpréter à ses cousins et cousines, elle surprend sa grande soeur à flirter avec un fils de roturier, protégé de la famille. Jalouse, elle croit voir en lui celui qui violera bientôt une petite fille...
Joe Wright, auteur remarqué d' « Orgueil et Préjugés » signe, avec « Atonement » (expiation en français) un grand drame à la fois traditionnel et formidablement moderne. Sublimement mis en scène, le film conte la séparation d'un couple sur le point de se former, ceci du fait des actes inconsidérés de la jeune soeur de la fille. Montrant d'abord l'interprétation de certains évènements par l'imagination fertile de celle-ci, il enchaîne à plusieurs occasions avec une vision rapprochée de la même scène, impliquant les autres protagonistes, et dévoilant une certaine réalité. Il passe ainsi d'une superbe photo, iddyllique et floutée, à des gros plans d'une netteté confondante qui expriment à merveille l'émoi. Usant d'habiles subterfuges scénaristiques (qu'on ne dévoilera pas ici), et jouant par moment sur une musique de fond, rythmée par la frappe des touches d'une machine à écrire, son piège narratif se construit peu à peu et apporte beaucoup à un récit basé sur la passion de l'écriture mais également la jeunesse de l'imagination.
Éperdument, l'on suit le destin tragique du couple emmené par Keira Knightley, espérant jusqu'au bout un dénouement heureux. Mais ce ne sont peut être que les livres ou les oeuvres de fiction qui mènent à cela. C'est en tous cas ce que semble nous dire « Atonement », film anglais en costumes, dont la majeure partie de l'action se déroule sur près de 5 ans, de 1936 à 1940. Une histoire bouleversante, coupée en deux, entre chaleur et lascivité d'un été sublimée par de saisissants plans de jeunes filles couchées dans l'herbe, courant sous un tunnel végétal ou effleurant les eaux d'une main paresseuse, et une guerre qui sépare mais promet des retrouvailles. Ajoutez à cela un épilogue surprenant où Vanessa Redgrave confesse ses erreurs de jeunesse lors d'une émission de télévision, et vous obtenez l'un des plus beaux films de l'année.
D'autant que le casting, jeune comme plus âgé, sert à merveille cette histoire de famille désunies. Keira Knightley trouve ici son meilleur rôle, en fille de la haute bourgeoisie aussi rebelle que passionnée. Romola Garai (« Angel ») revêt parfaitement l'expression d'un désarroi pesant. Et James Mc Avoy (« Le dernier roi d'Ecosse ») compose un charmant prétendant que le lourd destin a partiellement traumatisé. Mais c'est grâce à la mise en scène que leurs destins se télescopent avec la grande Histoire. On retrouve ainsi dans le film quelques plans séquences mémorables, comme la retraite des anglais dans un village de la côte, où des errances se croisent autour du héros, perdu au milieu d'une multitude de figurants, de bateaux échoués et d'une improbable chorale. La caméra se rapproche et s'éloigne de lui, le perdant parfois de vue, et stigmatise à merveille son espoir que l'histoire recommence. Un grand, très grand moment de cinéma.
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