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Danemark ; dans un collège, Elias est victime de harcèlement de la part des plus grands. Christian, le nouveau, va prendre sa défense et le mener vers une revanche, censée résoudre tous les problèmes. Les deux garçons devenus amis partagent chacun un quotidien pesant : l’un vient de perdre sa mère des suites d’un cancer, l’autre est en train de vivre le divorce de ses parents. Autant de raisons de vouloir exprimer son mal être par des actes irraisonnés...
Dans son film, la réalisatrice danoise Susanne Bier ( « After the wedding » , « Open hearts » , « Brothers ») a souhaité mettre en scène l’absurdité de la violence et de l’envie de vengeance qui en découle. Sous forme de fable philosophique, elle va révéler 3 histoires en parallèle pour illustrer son propos : celle d’Anton, père de famille et médecin en mission humanitaire, qui doit faire face à son divorce sur un continent, et à la sauvagerie de barbares africains sur un autre ; celle d’Elias, fils d’Anton, persécuté par un chef de bande dans son école ; et celle de Christian, qui a dû affronter seul la mort de sa mère et qui est envahi par la rancœur envers son père, absent lors des faits... C’est donc à travers ces trois hommes que Susanne Bier va exposer son propos, en s’appuyant sur les oppositions : adulte/enfant, européen/africain, homme/femme, éducation/bêtise…
Ce qui peut déranger est le côté moralisateur de ce film (en gros : « la vengeance c’est mal ! »). Néanmoins la conviction des acteurs dans leurs rôles respectifs et la justesse avec laquelle ils interprètent ce quotidien (qui pourrait être celui de n’importe quel individu) rend ce film malgré tout touchant par sa sincérité. On attribuera d'ailleurs une mention spéciale au jeune William Jøhnk Nielsen (Christian), dont le regard noir et empli de haine rend son jeu extrêmement marquant.
« Revenge » est résolument un film qui divise : les uns seront touchés par ces 3 récits ou par la thématique, les autres seront agacés par la manière très (trop) académique avec laquelle Susanne Bier déroule son histoire. Tous pourront s’accorder à dire que les dernières minutes du film proposent une fin convenue, facile et moralisatrice... Oscar du meilleur film étranger 2011 mérité ou discutable, peu importe ; « Revenge » réussit tout de même à enfoncer des portes ouvertes avec justesse, et possède une belle photo, le tout sous l’œil bienveillant d’une réalisatrice convaincue de son propos.
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