© TFM Distribution
Alors qu'ils sont en mission en Irak, un groupe de soldats américains retourne de nuit sur les lieux d'une descente, une maison irakienne, deux d'entre eux espérant « profiter » des femmes du foyer...
Avec son nouveau film, primé pour sa mise en scène à Venise, Brian De Palma épingle les contradictions de son pays, les excès de pouvoir de l'armée, comme le niveau intellectuel alarmant de ses soldats, recrues supposées d'élite, capable pourtant des pires atrocités. Brillamment, il joue sur les modes de représentation d'un même événement (le viol d'une jeune irakienne de 15 ans), par des médias différents, tous utilisant l'image, et il retrace ainsi l'un des évènements honteux de l'occupation de l'Irak, livrant au spectateur une réalité et ses interprétations.
Internet, caméras de surveillance, film amateur de l'un des soldats, documentaire de cinéastes français, reportages ou directs de la télévision arabe, tous les médias s'enchevêtrent dans un efficace montage et contribuent à dresser un portrait accablant de l'armée américaine. Un film coup de poing qui met face à face une paranoïa grandissante des troupes (même angoissés par des dattes potentiellement empoisonnées), des statistiques effrayantes (2000 tués aux barrages où les indications écrites s'adressent à une population constituée pour 50% d'illettrés) et des populations en colère ou usant de médias instantanés pour faire entendre leurs idées (voire les répugnants sites: Just a soldier's wife, ou celui avec d'haineux appels à achever une guerre inutile).
Toute position devient alors relative et nécessairement criticable. Mais De Palma va plus loin, interrogeant à la fois le pouvoir de l'image, et d'une information de plus en plus instantanée. Il met d'ailleurs en cause les médias pour leur non implication dans les évènements qu'ils relatent. Un film au rythme étrangement saccadé, qui nous plonge et nous éloigne violemment d'une réalité que l'on sait atroce. Une réussite.
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais