© Sarah Films
Pour éviter la pendaison et s’aimer librement, Moshen et Hassan ont fuit l’Iran. Entrés clandestinement en France, il font une halte de quelques jours dans un petite ville du Jura où ils rencontrent Yolande, une dame seule, qui n’attend plus grand chose de la vie...
« Quelques jours de répit » porte bien son nom. Basé sur un drame latent, voilà un film qui traite d’un tout autre sujet, sans pour autant s’y attarder. D’un bout à l’autre, le ton est monocorde et ne laisse transparaître aucune émotion. Pourtant ce que vivent les deux hommes est tout bonnement déchirant. Afin de vivre leur amour, il ont du abandonner leur pays et leur carrière (Hassan est professeur et Moshen, photographe) pour devenir clandestins. Pourtant, à aucun moment, on ne ressent entre eux la moindre affection. Au contraire, l’atmosphère est plutôt froide entre les deux amants. Seul le geste final de Moshen révèle un amour profond.
Les quelques jours de répit, ils les passent avec Yolande, qui à bien y regarder, s’avère être le personnage principal de l’histoire. Résignée, la vieille dame, vit dans la routine du quotidien. Alors, quand elle fait la connaissance d’Hassan, homme cultivé et prévenant, ses yeux s’illuminent et l’avenir lui paraît soudain plus radieux. Parfaitement consciente du statut de clandestin que l’homme cherche à lui cacher, elle fait fi de ses appréhensions et vit cette belle rencontre comme si c’était la dernière. Actrice discrète, Marina Vlady, retrouve ainsi un rôle majeur, qu’elle interprète avec beaucoup d’élégance. Loin du fard qui embellit les acteurs, elle apparaît nue et sans artifices. Rares sont les actrices d’âge mur qui acceptent ainsi de se dévoiler.
Amor Hakkar, a voulu donner à son film un rythme posé, tout en retenue. Le résultat est plutôt plaisant quoiqu’assez maladroit. Cette linéarité retient les acteurs dans un certain mutisme qui rend difficile l’expression du moindre sentiment. Marina Vlady et Samir Guesmi (acteur décidément fort talentueux) s’en sortent bien, alors qu’Amor Hakkar, un peu moins. Le personnage qu’il s’est écrit est fort complexe et il peine à le faire évoluer autant dans son interprétation que d’un point de vue scénaristique. Comme pour le film, on ne voit pas où ce personnage veut en venir. Sa relation avec Moshen est peu crédible, tout comme celle avec Yolande.
« Quelques jours de répit » est donc un film très lent, où pourtant on ne s’ennuie guère. Un film qui nous laisse entre deux eaux, opposant émotions feutrées et lassitude. Un film qu’on a envie d’apprécier, mais qui pêche par bien des côtés. En résumé, un film dont il est difficile de savoir si on l’a aimé ou pas. Cela arrive quelque fois...
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais