© Wild Bunch Distribution
Clyde Shelton assiste au meurtre et au viol de sa femme et de sa fille. Le jeune procureur chargé de l'affaire, Nick Rice, est contraint d'offrir une sentence légère à l'un des suspects en échange de son témoignage contre l'autre suspect. Dix ans plus tard, Shelton réapparaît, bien décidé à se faire justice...
Qu'il est bon de se laisser aller au plaisir coupable d'un bon vieux revenge-flick des familles ! Sous-genre particulièrement jouissif du polar et du film d'action, souvent décrié pour sa violence et son extrémisme, le film de vengeance se dote aujourd'hui d'un nouvel opus bien gratiné. Et ça n'est pas pour nous déplaire.
Dire que l'on attendait pas le pantouflard F. Gary Gray sur un tel film relève de l'euphémisme. Mais en s'attaquant à l'histoire de cet homme en colère contre le système judiciaire américain et ceux qui le font exister, le réalisateur des sympathiques "Négociateur" et "Braquage à l'italienne" révèle un talent pour le drame et la direction d'acteurs qu'on ne lui soupçonnait pas jusqu'à maintenant.
Brodant sur un scénario particulièrement barré, et passablement idiot, il faut bien l'avouer, Gray s'attarde comme il se doit sur son formidable acteur principal et sur les répercutions particulièrement violentes de ses actions punitives. Loin des comédies romantiques insipides de ces dernières années (euh, "le Chasseur de primes", franchement...), Gerald Butler retrouve le charisme et la hargne qui animait son Leonidas spartiate, rendant palpable les troubles moraux et psychologiques d'un homme brisé par la mort des siens. Émouvant, fou, il jubile dans la peau de ce tacticien hors-pair totalement furieux, citant le théoricien militaire prussien Carl Philip Gottfried von Clausewitz et promettant l'apocalypse à tous ceux qui oseront se mettre en travers de son chemin.
S'il bouffe l'écran à chacune de ses apparitions, Butler n'éclipse pas pour autant le formidable Jamie Foxx et la mignonne Leslie Bibb, témoins / victimes malgré eux d'une vendetta en forme de guerre urbaine. Sanglant, bourrin, parfois invraisemblable dans son déroulement guerrier, "Que justice soit faite" ne ressemble à rien d'autre, passant du film de prétoire au film de guerre (la scène du robot, grand moment de pyrotechnie ahurissante), justifiant toutes ses idées les plus controversées par la quête de justice de son anti-héros. Ni réactionnaire, ni subtil, "Que justice soit faite" se savoure finalement pour ce qu'il est : un divertissement énervé ne lésinant ni sur l'action, ni sur les émotions. De toute façon, rien que pour Butler et son cri de guerre : «I’m just getting warmed up. This is von Clausewitz shit. Total fucking war. I’m gonna pull the whole thing down. I’m gonna bring the whole fucking diseased, corrupt temple down on your head. It’s gonna be biblical.» No comment !
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