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À Madrid, durant l'été 2011, les détectives Alfaro et Velarde se retrouvent face au cadavre d'une vieille dame, tombée dans les escaliers. Mais Velarde, que beaucoup ne prenne pas au sérieux parce qu'il est bègue, découvre que celle-ci a été violée, et qu'il pourrait bien s'agir d'un serial killer. Le commissaire leur demande alors d'agir dans la plus grande discrétion...
"Que dios nos perdone" est l'un des films qui aura marqué la riche année 2016 du cinéma espagnol. Reparti avec le prix du scénario du Festival de San Sebastian, il a ensuite valu à Roberto Álamo le Goya du meilleur acteur (alors qu'Antonio de la Torre n'était lui étrangement pas nominé) avant de commencer sa carrière en France par le Prix Sang Neuf au Festival du film policier de Beaune. Efficace et étouffant, ce thriller est centré sur deux détectives à part, subissant chacun le mépris de leurs collègues, l'un parce qu'il est bègue, l'autre parce qu'il a récemment agressé violemment l'un de ses collègues. Deux personnages borderline donc, en charge d'une enquête que le scénario s'amuse à épaissir de minute en minute, les deux enquêteurs s'attachant à creuser des pistes peu désirables politiquement.
La bonne idée, histoire d'augmenter la tension, est d'avoir situé l'action sur fond d'un Madrid accueillant les JMJ (et donc le pape) et les manifestants du mouvements 15M. Les tensions et enjeux deviennent alors multiples, qu'ils soient politiques ou sociaux, publics ou plus personnels. De ce point de vue là, les deux personnages principaux sont remarquablement développés, offrant à Antonio de la Torre ("Balada Triste", "La Isla Minima", "La colère d'un homme patient") un rôle trouble qui provoque une étrange empathie, et à Roberto Álamo ("La piel que habito") un rôle crépusculaire d'homme aussi imposant et impulsif que finalement malheureux. Rien que pour ces deux portrait, le film vaudrait le déplacement.
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