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L’inspecteur Joe Merriwether se retrouve dans l’obligation de faire appel à une vieille connaissance pour résoudre l’affaire d’un tueur en série qui ne cesse de sévir. À chaque fois que le FBI pense se rapprocher du meurtrier, ils sont en réalité pris au piège de ce psychopathe qui manipule les forces de l’ordre comme des marionnettes. Seul un médium retraité semble pouvoir les aider dans cette quête morbide…
Comment arrêter un tueur qui prévoit l’avenir, nous interroge l’affiche du film. Dans "Prémonitions", la réponse est simple. Elle se limite même à une seule et unique personne : John Clancy, un médium ayant l’habitude de travailler jadis avec le FBI. Si vous vous attendiez à voir débarquer un ersatz de Patrick Jane, vous risquez d’être déçu, car ici, il est question d’un homme omniscient, capable aussi bien de découvrir le passé que le présent de n’importe qui. Alors forcément, ça aide pour arrêter les criminels. Et le FBI avait bien besoin de lui d’ailleurs pour espérer stopper un tueur en série implacable, aussi intelligent que sadique.
Mais avant l’affrontement attendu entre les deux hommes, le métrage démarre comme un polar classique, s’ouvrant sur le visage d’un cadavre (accessoirement le sosie de Louis Bodin, le présentateur météo). Un duo de flics comme le cinéma les aime doit alors essayer de recoller les morceaux du puzzle laissés par le meurtrier pour enfin comprendre les raisons de ces homicides. Néanmoins, rapidement, le style du réalisateur va s’affirmer, avec son lot de gros plans et d’effets sonores, nous éloignant ainsi de tout chemin balisé. Sauf que le cinéaste se perd précisément dans ces artifices plastiques et esthétiques, polluant rapidement le récit, et négligeant complètement le fond au profit d’une forme peu inspirée.
Afonso Poyart a alors beau enchaîné les visions morbides et les morceaux de musique classique, jamais il ne parviendra à créer un thriller envoûtant, jamais le magnétisme des acteurs et des situations ne suscitera le lyrisme et la poésie recherchés. Car cet enrobage trop coloré n’est pas suffisant pour combler les lacunes d’un scénario bourré de clichés et terriblement conventionnel même si les pistes pour l’imager prennent des contours inhabituels. À la sortie, il est difficile de savoir quoi penser de cet objet cinématographique aussi abject qu’intriguant. Certaines scènes surprennent, d’autres énervent, beaucoup frisent le ridicule, plusieurs nous prennent aux tripes, quelques unes nous touchent. Peut-être que tout le mystère du film réside là…
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