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En quittant sa Bourgogne natale pour s’installer à Paris, Charlie Maréchal est peu à peu devenu un œnologue réputé, auteur d’un guide à succès où sont recensés et notés tous les vignobles du pays. Son père, lui, n’a jamais quitté la Bourgogne. Mais ce dernier a perdu l’envie de s’occuper de ses vignes et, de ce fait, précipite le domaine familial vers la faillite pure et simple. Charlie revient donc l’aider à remettre sur pied l’exploitation viticole, afin de concevoir le meilleur vin possible et d’honorer la transmission du terroir, tout en gérant au mieux la fragilité des cépages et l’imprévisibilité de la météo. Une occasion idéale pour lui de renouer avec ses racines et de retrouver un amour d’enfance qui sera ici d’une grande aide…
L’auteur de ces lignes étant lui-même amateur de vins, il n’en fallait pas plus pour que le visionnage du second film de Jérôme Le Maire – à qui l’on devait déjà l’involontairement hilarant "Requiem pour une tueuse" – soit mis en parallèle avec l’un des mauvais côtés d’une « route des vins » annuelle. En effet, lorsque l’on goûte un vin de qualité moyenne et que l’on s’aperçoit un an après que le goût n’a absolument pas varié, la saveur laissée dans le palais laisse de côté son caractère inégal pour ne produire finalement aucun effet, aucune vibration, aucune émotion. C’est le cas ici, avec un scénario qui, déjà dévoilé à 75% dans son synopsis et sa bande-annonce, n’a même pas besoin d’être visionné dans son intégralité pour que l’on devine ce que vont être les 25% restants.
On ne détaillera pas à quel point le synopsis enquille à peu près tous les passages obligés du schéma classique des « retrouvailles père-fils dans un coin du terroir » : une simple lecture du résumé ci-dessus se suffit à elle-même. On n’argumentera pas non plus sur un casting de très bonne qualité, même si ce cher Gérard « Je-ne-sais-faire-que-râler » Lanvin reste toujours aussi régulier dans son jeu bourru et son expressivité faciale. On ne développera pas non plus sur le fait que la durée du film, beaucoup trop courte, ne laisse pas assez de temps au scénario d’installer tous ses arcs narratifs et émotionnels, les sabordant ici par un abus d’ellipses assez regrettable. À vrai dire, on se contentera d’évoquer le gros point positif d’un film certes sans aucune surprise mais en aucun cas désagréable à regarder : sous ses allures de pub Herta à cent patates, "Premiers crus" réussit à exploiter sa belle photo et ses cadres joliment éclairés pour traduire l’âme d’une terre fragile et susciter des sensations viticoles par le simple pouvoir de l’image. Rien d’étonnant à ce que l’on ait envie de déboucher une bouteille avec des proches en sortant de la salle. Un détail plus qu’appréciable.
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