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Nous sommes à Harlem en 1987. Precious est une jeune femme noire de 16 ans. Enceinte de son deuxième gamin, elle est placée dans une école spécialisée...
Multi-primé au festival de Sundance, puis à Deauville où il a reçu le Prix du jury, "Precious" (anciennement "Push") a pris comme titre le nom de son héroïne, une jeune black qui a bien du mal à se faire à un quotidien, plombé par des cours inintéressants dans une classe turbulente, et par des corvées pour une mère colérique, littéralement scotchée dans son canapé. Même si elle aime à nourrir cette dernière des plats qu'elle a ratés, la réalité ne lui suffit plus.
Donnant brillamment vie à l'imagination fertile de cette jeune obèse, qu'il s'agisse d'envie de célébrité (elle s'imagine dans des films italiens en noir et blanc, ou défilant sur un tapis rouge), ou de purs fantasmes (dont certains avec un prof tant désiré), le réalisateur allège le propos d'un récit très plombé, où alternent petites espérances et grands malheurs. Jusqu'à la scène épouvantable durant laquelle la mère avoue pourquoi elle déteste sa fille.
Sublimement triste et positif à la fois, « Precious » est formidablement servi par un casting haut en couleurs, dont Gabourey Sidibe (bouleversante Precious) et Mo'Nique (Mary, la mère), au milieu duquel on retrouve Lenny Kravitz (en infirmier accoucheur) et Mariah Carey (en assistante sociale, aussi méconnaissable que convaincante). Un film, certes misérabiliste, mais qui, comme "La merditude des choses" fin 2009, lui aussi présenté à Cannes, pose la nécessité pour son personnage principal, de s'éloigner de son milieu et de ses proches, pour espérer un jour s'en sortir, et se sentir enfin « précieux ».
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