© Pathé Distribution
Édouard est le fils aîné du Roi de sa tribu, et sera donc amené à gouverner lorsque son père laissera le trône. Le problème, c’est qu’il n’a pas le profil pour régner, avec son corps de crevette et sa tête de gentil. Il se retrouve alors chassé de sa tribu sur ordre du Roi qui ordonne sa mort. Mais le petit simien va trouver refuge auprès de son ami Ian, et ensemble, ils vont faire un retour fracassant…
Sept ans de travail, 23 millions de budget (voire même plus selon certaines sources), une campagne promotionnelle impressionnante : forcément, l’attente de découvrir la première réalisation de Jamel Debouzze était très forte, probablement trop. Car même si le film avait été une réussite, une certaine déception aurait sans doute été au rendez-vous. Mais pas de culpabilité à avoir, la comédie est loin d’être l’éclate qu’on pouvait espérer. Adaptant très vaguement l’œuvre de Roy Lewis, dont l’humoriste renforce considérablement la dimension comique, « Pourquoi j’ai pas mangé mon père » suit les facéties d’Édouard, un jeune simien rejeté par sa tribu, dont il va venir chambouler le quotidien. Petit et chétif, le jeune garçon déborde d’inventivité, découvrant en vrac le feu, l’amour, l’espoir, l’habitat moderne, la locomotion sur deux jambes, autant d’évolutions qui vont bouleverser les habitudes des primates.
Si le bouquin originel était raconté à travers les yeux d’Ernest, le fils un peu benêt d’Édouard, le film lui, se focalise sur la jeunesse de ce dernier, et précisément sur ce moment où le modernisme va s’opposer au conservatisme des autres. Mais loin de s’intéresser aux théories évolutionnistes, le métrage est avant tout et surtout un one-man-show de Jamel Debouzze, où son double à l’écran multiplie les anachronismes pour initier les situations cocasses. Les fans du comédien devraient apprécier, retrouvant sa verve et son phrasé particulier ainsi que son humour loufoque. Malheureusement, pour les autres spectateurs, le constat risque d’être plus amer. Les ressorts comiques se répétant sans cesse, rapidement la redondance de l’ensemble finit par agacer.
Pourtant, l’acteur-réalisateur n’a pas lésiné sur le rythme ; les vannes fusent et les gags s’enchaînent à toute vitesse. Mais comme le dirait un consultant sportif : « il ne faut pas confondre vitesse et précipitation ». Trop fourre-tout, les velléités vaudevillesques sont progressivement annihilées face aux lourdeurs scénaristiques. Évidemment, tout n’est pas à jeter dans ces singeries préhistoriques, notamment un certain lot de répliques aiguisées. Toutefois, là où on attendait un premier film tordant, on doit se contenter de quelques sourires et très peu de rires. En délaissant la dimension cinématographique de son récit, le néocinéaste ne parvient pas à sublimer le spectacle. On pensait voir un film d’animation familial, on a eu le droit à un one-man-show. C’est déjà pas si mal…
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