© Twentieth Century Fox France
Faisant face à des problèmes d’argent, après qu’il a perdu son emploi, Eric Bowen, sa femme et leurs trois enfants, Kendra, Griffin et Maddie, sont contraints de déménager. La nouvelle maison est plus petite, le nouveau quartier est moins huppé, mais la famille fait face tant bien que mal. Bientôt, d’étranges phénomènes commencent à se manifester dans la maison puis la petite Maddie disparaît. Pour la retrouver, les Bowen devront affronter un esprit aussi maléfique que terrifiant, un poltergeist…
C’est à l’inexpérimenté Gil Kenan que fut confiée la responsabilité de réaliser le remake de "Poltergeist", film référence dans le cinéma d’horreur, réalisé par l’immense Tobe Hooper en 1982. Et il faut dire que pour son troisième long-métrage, Kenan ne s’en sort pas si mal. Pourtant le public et la critique n’ont pas été tendres avec ce film – seulement 33% de critiques positives sur Rotten Tomatoes. Car comme toujours, lorsqu’il s’agit du remake d’un monument de l’horreur, il est difficile de répondre aux attentes d’un public qui vient parfois voir le film en étant d’ores et déjà persuadé qu’il sera moins bon que l’original.
Ce remake est à la fois très proche et très différent du film de Tobe Hooper. Le scénario est quasi identique : d’étranges phénomènes commencent à se produire, la petite dernière disparaît et toute sa famille se lance à sa recherche. Cependant, là où le film d’Hooper plaçait les deux autres enfants de la famille comme spectateurs du combat que mènent leurs parents contre le poltergeist, le remake fait d’eux de « vrais protagonistes », prenant une part active dans la recherche de leur petite sœur. Un parti pris qui doit être porté au crédit de Kenan car cela lui permet d’enrichir le film original et c’est exactement ce que l’on attend d’un remake. Ainsi, en rendant Kendra (Saxon Sharbino) et Griffin (Kyle Catlett) moins passifs que Dana et Robbie (les noms des personnages sont différents dans le remake), Kenan donne plus de relief à l’histoire et soulève de nouvelles questions sur les relations entre frères et sœurs, notamment autour de la responsabilité de l’aîné vis-à-vis de son cadet.
Le milieu social auquel appartient la famille est également très différent. Dans le film de 1982, Steve Freeling, le père de famille, est agent commercial pour un promoteur immobilier. Il gagne très bien sa vie et se voit même proposer une promotion. En 2015, Eric Bowen est au chômage et est obligé de vendre sa maison pour se donner le temps de retrouver un travail. Cela donne au film un côté très actuel et ancré dans la réalité et crée, dès le début, une grande empathie vis-à-vis de cette famille.
Au-delà de ces innovations purement scénaristiques, ce "Poltergeist" version 2015, n’a rien de bien exceptionnel. Globalement, la réalisation est assez fade même si quelques scènes – comme celle de l’enlèvement de la petite Maddie – sortent un peu du lot. Mis à part cela, ce remake n’est qu’un film d’horreur comme un autre, sans grande surprise. Finalement, le film ne devient intéressant que lorsqu’il se détache du chef-d’œuvre qui l’a inspiré. Sans doute une leçon à retenir pour les futurs réalisateurs de remakes de classiques de l’horreur.
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