affiche film

© Wild Side Films

PLOY


un film de Pen-ek Ratanaruang

avec : Pornwut Sarasin, Lalita Panyopas, Apinya Sakuljaroensuk...

Wit et Dèng, vivant aux Etats-Unis et mariés depuis 7 ans. Reviennent en Thaïlande pour assister à des funérailles. Ils descendent dans un prestigieux hôtel, où ils espèrent se reposer quelques heures avant la cérémonie. A 5 heures du matin, Wit se rend au bar de l’hôtel pour acheter des cigarettes. Il rencontre Ploy, une jeune fille de 19 ans à l’air un peu paumé, qui doit retrouver sa mère quelques heures plus tard. Charmé et amusé, Wit lui propose de monter dans sa chambre pour se reposer. Cette nouvelle ne réjouit pas vraiment Dèng, qui très vite ne supporte plus l’intrusion de la jeune fille. Pendant ce temps, dans une chambre voisine, une femme de chambre et le barman de l’hôtel se retrouvent pour un tête-à-tête très sensuel…


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Photo film

Faire l’amour, pas la guerre

Pen-ek Ratanaruang est fasciné par les hommes, les femmes et leur mode de communication. Dans Last life in the universe, il s’extasiait face à l’attraction qui peut s’exercer entre deux êtres que tout oppose et s’attachait à décrire avec beaucoup de poésie l’union de deux âmes déchues. Ici, dans Ploy, il s’intéresse plutôt au contre-coup de l’amour, à travers les thèmes de la décrépitude des sentiments (« Il y a une date de péremption ? Comme pour les conserves ? » demande naïvement la jeune Ploy à Wit) et de la solitude du couple. Ratanaruang ne se contente donc pas de faire un cinéma très international : il raconte aussi des histoires très universelles. Peut-on pour autant y voir un manquement à la créativité et à l’audace qui caractérisent la vague thaïlandaise contemporaine ? Peu importe. Pen-ek Ratanaruang possède un talent certain pour associer les spectateurs à sa contemplation de la nature humaine.

La chambre d’hôtel, spacieuse et dépouillée, fait office de laboratoire des sentiments humains. Chaque scène est un tableau, chaque réaction un portrait. Le personnage de Ploy est au cœur de l’histoire, puisque c’est elle qui crée le désir, la jalousie, l’envie... Or c’est Dèng qui impulse l’action et précipite le destin (réel ou rêvé) des autres. La jalousie et la crainte de la solitude la poussent d’ailleurs à sombrer jusqu’au drame, à l’image de son couple qui s’effrite inexorablement. Une jeune inconnue peut-elle remettre en cause un mariage ? Doit-on accepter la lassitude affective et sexuelle ? Faut-il un drame pour ressusciter l’amour ? Autant de questions existentielles auxquelles le film semble répondre à travers les ébats de la femme de chambre et du barman, filmés avec beaucoup de sensualité. Est-ce un rêve ? La réalité ? D’abord anecdotique, cet épisode s’avère finalement lourd de sens. Il s’agit tout simplement d’un hymne à l’amour charnel porté avec béatitude par la femme de chambre qui, le temps d’une chanson, irradie tout le film de son exaltation.

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