Lors d'une visite scolaire du fort colonial Real Felipe en 1969, Alberto, un gamin curieux, s'écarte du groupe pour explorer les recoins du bâtiment. Il tombe alors dans une faille temporelle et se retrouve en 1624 alors que les pirates de Jacques L'Hermite s'apprêtent à attaquer le port péruvien de Callao. Il y rencontre Ignacio, qui a subit le même sort que lui mais en 1866, et Urpi, une jeune indigène…
Un film d'animation 3D péruvien, ça ressemble à une anomalie dans la géographie du cinéma et ça éveille les curiosités. Soyons honnêtes, nous nous sentons presque malsains de trouver étrange ce mariage entre technologie cinématographique et pays du Sud. Mais nous sommes malheureusement obligés de constater que la technique est maladroite, ce qui n'arrange pas notre culpabilisation d'arrogants habitants du Nord! En effet, esthétiquement on a l'impression de se retrouver dans un jeu vidéo des années 90, avec des traits grossiers, des mouvements saccadés et un nombre limité de détails. Du coup, nous nous surprenons à sourire, nous enfonçant encore plus dans notre ridicule complexe de supériorité: n'est-ce pas du snobisme de rire du côté kitsch et bricolé dû au faible budget (500 000$) et à l'inexpérience?
Côté histoire, cette adaptation d'un roman pour enfants (écrit en 1985 par Hernán Garrido-Lecca, également dialoguiste du film) est pleine de fraîche naïveté et de raccourcis faciles mais le scénario de base est amusant (NDLR: même s'il n'est pas toujours facile de tout comprendre quand on n'a pas les sous-titres!). Pour être franc jusqu'au bout, on passe donc un bon moment malgré les nombreux défauts, et quelques scènes et détails sont véritablement hilarants, notamment les délires sur fond de dance music ou encore les pirates-karatékas filmés à coup d'effets bullet time! C'est donc un moment sympatoche, qui pourrait plaire aussi à nos petits Français s'il existait une version doublée.
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