© Potemkine Films
Radford est loin d’être un garçon populaire, bien au contraire. Et alors qu’il pensait passer un autre été de plus, seul et sans ami, la cité balnéaire de Ocean City va à jamais changer sa vie. Accompagné de celui qui deviendra son meilleur ami, Teddy, l’adolescent chétif va se transformer en homme…
Généralement, dans les teen movies estivaux, il est souvent question de vacances, d’amourettes au bord de l’eau, mais il est très rarement fait référence au ping-pong. Pourtant, c’est bien pour ce choix singulier qu’a opté Michael Tully pour nous conter les aventures de Radford Miracle. Nous sommes en 1985, l’adolescent part passer ses vacances à Ocean City, histoire d’oublier son quotidien morose où ses amis se comptent aisément sur les doigts d’une main. Malheureusement pour lui, il se pourrait bien que cette escapade à l’océan ne soit pas si différente de son quotidien, en particulier lorsque le terrible Lyle impose sa loi de fils à papa qui se la joue caïd. Mais ça, c’était avant de rencontrer Teddy, futur fidèle acolyte, qui l’aidera à combattre ce gamin tête à claques. Et Radford Miracle deviendra Radical Miracle…
Reprenant tous les codes de la comédie d’été, de la belle fille du coin à conquérir en passant par le méchant à affronter pour y avenir, "Ping Pong Summer" tient son originalité de son ambiance nostalgique atypique. Car avant d’être un excellent divertissement, le métrage est une belle déclaration d’amour aux années 1980, lorsqu’on portait le short au dessus de la taille et qu’on tenait notre lecteur de cassettes au dessus de l’épaule. Sur les notes d’une bande-son qui fait la part belle au rap de ces années-là, on découvre l’histoire touchante de ce bambin qui veut juste avoir des amis. Si les éclats de rires se font rares, l’émotion et la sincérité qui se dégage de la pellicule volontairement vieillie font chavirer notre petit cœur.
Il est en effet bien difficile de résister à la douceur de cette romance estivale, tant le réalisateur parvient à créer un environnement original, presque poétique. Ce ton si particulier est la véritable force du film, celui-ci nous balançant ainsi entre comédie sentimentale et film de potes avec subtilité. Sur un rythme volontairement nonchalant, les gags s’enchaînent sans jamais chercher à s’écarter de leur carcan insolite et mélancolique. Néanmoins, le film a une fâcheuse tendance à tomber dans une certaine forme de mollesse, comme si l’atmosphère se suffisait en elle-même, oubliant le but même d’une comédie : provoquer les rires du spectateur.
Mais peut-être que le but de ce buddy movie version junior était ailleurs, qu’il s’agissait uniquement d’écrire un manifeste sur l’importance de l’amitié, complètement décomplexé. Et sans même qu’on s’en aperçoive, le film traite alors des problématiques classiques de l’adolescence, dont notamment le passage à l’âge adulte et les travers dans lesquels on peut tomber. Si le scénario patine quelque peu, les comédiens emportent notre enthousiasme, chacun jouant parfaitement son rôle stéréotypé.
Mignon plus que poignant, drôle à défaut d’être hilarant, "Ping Pong Summer" est une vraie distraction, un amusement qui nous ravira durant 1h30 sans pour autant marquer nos esprits. Mais pour un film qui parle de ping-pong, c’est déjà pas mal du tout…
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