Une belle opportunité de (re)découvrir la danse sur grand écran

Il y a quelques mois sortait sur nos écrans « Les rêves dansants », magnifique documentaire montrant des adolescents non danseurs reprendre une chorégraphie de Pina Bausch. « Pina » fait directement suite à ce dernier et rend hommage à Pina Bausch de manière flamboyante. Il s'agit en effet moins d'un portrait que d'un véritable spectacle dansant. C'est certainement la meilleure opportunité de faire connaissance avec le style très particulier mais enchanteur de Pina Bausch. Tous les danseurs de sa compagnie reprennent ses plus grandes chorégraphies (impressionnante ouverture sur « Le sacre du printemps » de Stravinsky) et interviennent de manière brève pour témoigner d'un souvenir ou d'une anecdote liée à la chorégraphe.

La 3D apporte certes une profondeur de champ qui rend les chorégraphies encore plus impressionnantes. On est avec les danseurs, on perçoit leurs moindres gestes, on entend leurs respirations. Mais, passées les premières minutes, on finit par oublier cet artifice et on n'a aucune peine à imaginer que le film aurait été aussi bien sans lunettes, puisque ce sont les chorégraphies qui assurent le spectacle et non l'effet de relief ajouté.

On pourrait se demander alors ce qui a poussé Wim Wenders à utiliser cette technologie, ce qui est très surprenant de la part d'un réalisateur de cette trempe (« Paris Texas », « Les Ailes du désir »...) et en plus pour un documentaire ! C'est un pari audacieux et intelligent car il permettra peut-être aux adeptes de la 3D de tenter une expérience nouvelle, loin des blockbusters et films d'animations qui en ont fait le succès. Un fan d'« Avatar » ou de « Piranha 3D » qui irait voir un documentaire en allemand sur la danse paraît fort peu probable, mais on sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher...