Un père (Philippe Noiret), se sentant vieillir, est bien décidé à user de tous les stratagèmes, pour réunir autour de lui ses trois fils, dont deux sont fâchés depuis des années. Il ira jusqu'à profiter d'un malaise pour leur faire croire qu'il doit subir une intervention chirurgicale à risque…
En sortant de ce 'Père et fils' (qui n'a rien à voir avec le troublant objet de Sokourov présenté à Cannes), on a qu'une envie, crier sa joie. Une joie profonde d'avoir pu partager une intimité réelle avec des personnages si bien construits, dont le passé, les blessures, nous sont petit à petit dévoilées, lors de quelques scènes clés (le repas au restaurant, la panne au bord du lac, le séjour en prison, l'explication entre les deux frères…).
Du volontaire malentendu de départ, naît bien sûr une multitude de situations et dialogues cocasses, mais également l'entente, la communication, au sein d'une famille rongé par les non dits. Noiret met toute son énergie à incarner la volonté roublarde de ce père en demande de contact. Les trois fils, chacun dans leur registre (le friqué prétentieux, le doux un rien sado-maso, le sensible un peu bœuf), prennent de l'épaisseur au contact des autres, reflétant la complicité des acteurs.
Parmi eux, Bruno Putzulu nous offre une magnifique tirade sur l'amour, et la douceur, et Pascal Elbé se distingue, en véritable révélation, par le mélange d'une allure, d'une voix tranchée, et d'un regard à la fois neuf, doux et fragile. Une grande comédie à la française, dans le bon sens du terme.
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