© Ed Distribution
Le voyage en Chine du photographe canadien Edward Burtynsky, spécialisé dans la photographie des paysages façonnés par l'activité humaine, est l'occasion d'observer les impacts de l'industrialisation de ce grand pays...
Le premier plan, volontairement interminable, est long travelling latéral, passant en revue, sur plusieurs centaines de mètres, les différentes tables d'assemblages d'une usine chinoise. Il a le mérite de plonger le spectateur dans une terrifiant déshumanisation liée aux chaînes industrielles, que la scène de préparation, à l'extérieur des bâtiments, de la première photo du futur livre du photographe Edward Burtynsky vient encore renforcer par l'audition des reproches faits aux ouvriers par le personnel encadrant.
Après un bref résumé de la carrière et des centres d'intérêt du photographe, donnant lieu à de superbes et irréelles photos d'exploitations minières, le film plonge dans les conséquences de l'industrialisation chinoise, de la consommation de l'espace par les villes champignons, à l'impact et au gigantisme du barrage des trois gorges (notamment les villes dévastées) en passant par d'écoeurants plans sur les mines et décharges dans lesquelles évolues de minuscules personnages dont il se rapproche rarement.
On apprend donc beaucoup sur les ravages de la natalité, mais aussi de la mondialisation. Et lorsque la réalisatrice se permet quelques échappées hors de Chine, c'est pour mieux replacer l'activité humaine au coeur de logiques globales, notamment celle de l'addiction au pétrole. Le passage au Bengladesh, sur des plages jonchées de cargos lugubres que des sous-hommes démontent pièce par pièce, est aussi sublime qu'angoissant. On ressort de là, les yeux chargés d'images hors normes, loin des paysages idylliques de Yann Arthus Bertrand, mais tout aussi saisissantes dans leur étrange beauté qui se dégage de la plus basse laideur humaine.
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