© Diaphana Distribution
À 23 ans, Patricia Dombrowski, alias Patti Cake$, une jeune femme blanche enrobée, rêve de devenir une star du hip-hop. Rêvant d'une vie meilleure, elle rappe dès qu'elle le peut, dans ses rêves, sur les toilettes, en pleine rue... et même dans la pharmacie où bosse son pote Jheri. En attendant, elle est serveuse dans un bar pourri et le chemin vers la gloire ne devrait pas être aisé...
Film de clôture de la Quinzaine des réalisateurs 2017, "Patti Cake$" est un feel good movie plutôt classique, sur fond de situation sociale difficile, comme on pu l'être "The Full Monty" ou "Billy Elliott". Ce film indépendant américain dispose donc de voies toutes tracées pour exposer son histoire de rêve et de réussite forcenée, ne s'en éloignant finalement guère. L'introduction permet de poser les éléments malheureux qui jalonnent l'environnement de l’héroïne : une jeune femme blanche de 23 ans, enrobée et adepte du slam. Entre son métier de serveuse qui l'ennuie, les insultes faciles sur son physiques, sa mère alcoolique fan de karaoké et sa grand mère à charge, les occasions de s'évader ne son pas légion.
Alors Patti Cake$ rêve de devenir Killa-P, rappeuse à succès, de rencontrer son idole O-Z, d'une romance avec le pizzaiolo-dealer du coin et accessoirement de quitter sa ville de New Jersey. L'accumulation de malheurs est certes pesante, convoquant les problèmes d'assurance santé, mais l'habileté du scénario (et d'une mise en scène ne lésinant pas initialement sur l'onirisme) réside dans sa capacité à nous faire rapidement aimer son héroïne, notamment dans sa complicité avec son ami indien, opérateur en pharmacie. La scène où les deux se rejoignent dans la boutique, est d'ailleurs un délice de drôlerie en soi.
Quant à la suite, elle dégage à la fois une énergie et un esprit positif qui font du film une œuvre sensible et inclusive, aux battles joliment dialoguées et aux scènes de comédie réussies. Entre rêves de succès et de vie meilleure, on adore aimer cette jeune femme combative que les idiots appellent "Dumbo" ou "Peggy" et détester son odieuse mère alcoolique, comme ceux qui lui barreront inexorablement la route. Telle la vie, le scénario joue les dents de scie, un bonheur ou espoir succédant à un événement malheureux, une facette de sa vie pouvant soudain fonctionner alors qu'une autre déçoit, et si "Patti Cake$" dispose ainsi d'une construction plutôt classique, le film n'en reste pas moins séduisant et porteuse d'un espoir ténu. Tout comme d'une gnaque communicative, grâce à la formidable Bridget Everett, dont on est pas prêt d'oublier le décollage dans la rue ou le numéro de tambour sur une voiture.
LA BANDE ANNONCE
Cinémas lyonnais
Cinémas du Rhône
Festivals lyonnais