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Jeune et belle pharmacienne, Alice est toujours célibataire, au grand désespoir de ses parents et de sa sœur. Sa vie est centrée autour de sa famille, dont elle est très proche, de sa passion pour Woody Allen, avec qui elle discute régulièrement depuis son lit par poster interposé, et de ses clients, à qui elle prête régulièrement des DVD de son acteur favori. Un soir elle rencontre Victor, simple fabricant d’alarmes, qui semble lire en elle comme dans un livre ouvert. Mais il n’est pas vraiment son genre…
Alors que la bande annonce laissait présager une comédie caustique teintée d’un peu de poésie, dans laquelle l’allusion à Woody Allen ne serait qu’un simple artifice visant à apporter une touche d’originalité au personnage joué par Alice Taglioni, « Paris-Manhattan » se révèle tout autre. En effet, il ne s’agit pas d’un clin d’œil au cinéaste new-yorkais et à ses célèbres réflexions sur l’amour, mais bien d’un levier scénaristique à part entière, qui pèse sur la personnalité d’Alice, sur ses dialogues et même sur l’intrigue. Chouette ? Pas vraiment, car ce parti-pris fait d’elle une femme-enfant trop excentrique pour être crédible. Et si parler tous les soirs à son poster est déjà en soi surréaliste (le concept consiste à coller des répliques célèbres de Woody Allen en guise de réponse aux interrogations formulées à haute voix par Alice), taper un scandale en société parce que quelqu’un n’a pas aimé le film « Manhattan » ou prescrire un DVD de « La Rose pourpre du Caire » à une cliente dépressive frise le ridicule.
Cette dimension du film étant ratée, on ne peut pas dire que l’histoire brille par son originalité. On découvre que les couples qui semblent heureux ne le sont pas vraiment, que l’amour survient quand on s’y attend le moins, que l’amour n’est pas une question d’âge… Quel ennui ! Par ailleurs, l’absence de second degré et de répliques bien senties pénalise cruellement le jeu d’Alice Taglioni et de Patrick Bruel, qui incarnent leurs personnages avec justesse, mais ne parviennent malheureusement pas à nous émouvoir, la faute à des dialogues inégaux. Ceci dit, tous ces petits défauts mis bout à bout créent une certaine fraîcheur, tant dans l’évolution de l’intrigue (il fallait tout de même oser ce dénouement, à la limite de l’inconscience) que dans les péripéties qui se succèdent. On y retrouve un esprit théâtral désuet mais assumé (cf. l’entrée par effraction dans l’appartement de la sœur, ou le cambriolage de la pharmacie très vaudevillesque), qui achève de faire de ce métrage bancal un objet filmique inoffensif.
LA BANDE ANNONCE
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