affiche film

©La fabrique de films

PARIS JE T’AIME


un film de Bruno Podalydùs, Gus Van Sant, Joel et Ethan Coen, Walter Salles et Daniela Thomas, Alfonso Cuaron, Oilivier Assayas, Vincenzo Natali, Tom Tykwer, Alexander Payne


avec : Gaspar Ulliel, Marianne Faithfull, Catalina Sandino Moreno, Sergio Castellitto, Juliette Binoche, Nick Nolte, Ludivine Sagnier, Maggie Gyllenhaal, Fanny Ardant, Bob Hoskins, Elijah Wood, Olga Kurylenko, Rufus Sewell, Natalie Portman, Gena Rowlands, Ben Gazzara


Quelques histoires d'amour ou de rencontre amoureuse dans notre beau Paris, vu par un vingtaine de cinéastes internationaux...


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Photo film

Inégal mais charmant

"Paris je t'aime" est un projet singulier qui consiste en la production, par des rĂ©alisateurs aux univers trĂšs diffĂ©rents, de courts mĂ©trages situĂ©s chacun dans un quartier diffĂ©rent de Paris et relatant une rencontre amoureuse. Original dans son concept, le film ne sort pas pour la Saint Valentin, mais se retrouve sur nos Ă©crans juste Ă  temps pour la fĂȘte du cinĂ©ma, aprĂšs une prĂ©sentation Ă  Cannes en ouverture de la section "Un certain regard", rĂ©unissant un parterre de stars impressionnant, Ă  l'image du casting impressionnant rĂ©uni par ce projet.

Si un charme indĂ©niable se dĂ©gage de ce canevas de destins heureux ou malheureux, l'ensemble s'avĂšre, comme prĂ©visible, assez inĂ©gal. D’abord parce que certains (rares) morceaux, si savoureux soient-ils, ne nous montrent rien de Paris. C'est le cas du film de Depardieu - Auburtin, "Quartier Latin", qui malgrĂ© des dialogues savoureux entre Gena Rowlands et Ben Gazzara, qui se cantonne dans le restaurant d'un hĂŽtel, et dont le clin d'oeil consistant Ă  faire apparaĂźtre Depardieu vient conseiller du vin est un peu "too much". Ensuite, parce que les styles hĂ©tĂ©roclites, ont du mal parfois Ă  donner de l’unitĂ© Ă  l’ensemble (voir le court de Vincenzo Natali et ses vampires).

Mais ne gĂąchons pas notre plaisir. La variĂ©tĂ© de l'ensemble procurera Ă  chacun des Ă©motions diffĂ©rentes. On retiendra, en ce qui nous concerne, quelques vĂ©ritĂ©s bien senties, mĂȘlĂ©es Ă  des fantasmes divers, et superbement exploitĂ©s. Il s'agit par exemple des problĂšmes de stationnement et des comportements dĂ©sagrĂ©ables au volant, et surtout des regards "Ă  ne surtout pas croiser" dans le mĂ©tro, qui donnent les deux des morceaux les plus rĂ©ussis, rĂ©alisĂ©s respectivement par Bruno PodalydĂšs ("Montmartre"), et les frĂšres Coen ("Tuileries", avec Steve Buscemi).

Enfin, comme l'on ne peut pas Ă©voquer tous les courts mĂ©trages dans une critique aussi courte, signalons que parmi les approches de la ville, certains ont choisi avec brio une entrĂ©e sociale. Ainsi, le film de Walter Salles avec Catalina Sandino Moreno, "Loin du 16Ăšme", nous montre une femme de mĂ©nage immigrĂ©e s'occupant des enfants des autres, et difficilement des siens. Intelligemment, les maĂźtres de maison y sont Ă  peine perceptibles, restant quasiment hors champ, en "voix-off", et la vision impersonnelle du mĂ©tro dĂ©note avec celle des frĂšres Coen dĂ©jĂ  Ă©voquĂ©e. C'est lĂ  l'une des qualitĂ©s indĂ©niables de "Paris je t'aime": montrer Ă  l'aide d'une sĂ©rie d'oeils extĂ©rieurs, des aspects de Paris que les français auraient difficilement perçus ou rechignĂ© Ă  Ă©voquer. Une rĂ©ussite donc, oĂč certains rĂ©alisateurs donnent dans leur genre, comme Alexander Payne et sa vision de la touriste amĂ©ricaine boulimique de visites anodines ou essentielles, et d'autres s'en Ă©loignent volontairement, Ă  l'image de Wes Craven dans un "PĂšre Lachaise" loin d'ĂȘtre horrifique.

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